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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 13:49

Seul celui qui parle sa langue maternelle et vit sa culture est libre

La plus durable de toutes les victoires est la victoire sur la culture des vaincus et des convaincus chosifiés. L'ignorance est un problème psychiatrique, c'est une maladie chronique grave. Mieux prévenir que soigner l'ignorance. Pour cela, il n'y a qu'une seule métode de prévention de l'ignorance : transmettre, acquérir et vivre sa culture dans sa langue maternelle. Comme l'enseignait le prophète Simon Kimbangu, Dieu a donné à chaque peuple une langue pour pourvoir communiquer avec lui et avec lui-même. Pour être intelligent, il faut d'abord être intelligent dans sa langue maternelle et sa culture. La langue est le moteur de la culture et du développement. La langue est l'outil essentiel de la puissance et du rayonnement des peuples. Aucune grande puissance au monde ne parle dans une langue étrangère.

L'intellectuel est celui qui pense et influence sa société

Il y a bien de gens qui ne pense plus et qui ne participe plus à l'évolution de leur société et de leur peuple. C'est le cas de hauts fonctionnaires, de la plupart de diplômés, qui ont choisi la belle vie au bureau et qui ne lisent plus ou jamais. Pour eux, l'important est d'occuper un emploi et d'avoir un salaire au délà de leurs compétences, si possible. Le manque de lecture produit l'inculture, la paresse de participer de manière déterminante au développement de la société et du pays. C'est pour se valoriser que tout diplômé se déclare intellectuel. C'est une grave escroquerie sociale. A force de croire que tout diplômé est un intellectuel, ceux qui ne font plus aucun effort pour influencer la société et qui occupe des fonctions publiques font ce qu'ils veulent. être intellectuel est un honneur qui se mérite. Beaucoup d'autodidactes prolifiques sont des intellectuels. En effet, sans détenir aucun diplôme, ils jouent un rôle déterminant dans le rayonnement de leur langue et de leur culture.

Tout diplômé n'est pas un intellectuel

Ce n'est pas le diplôme qui rend intellectuel, c'est l'exercice de la pensée, la pratique du débat, la détermination à contribuer à la production des savoirs sur tous les problèmes qui préoccupent la société. L'intellectuel est une sorte de prophète à qui il revient de diriger l'humanité. Il est un muntu, une tête, guide, un éclaireur, une sorte de boussole destinée à orienter la marche de sa société.
Un illettré en alphabet latin et en langues occidentales n'est pas obligatoirement un inculte. Un lettré, un ntu tangua, une tête qui compte, est un dépositaire des savoirs sur sa langue et sa culture. L'intellectuel est celui qui sait penser et s'adresser à son peuple dans sa langue et selon sa culture.

Qu'est-ce que la culture ?

"La culture est l'enseble des valeurs transmises des ascendants aux descendants sans le consentement des descendants" (Mawete Makisosila, Paris, 2000). La culture n'est pas ce qui reste quand on a tout oublié, elle est l'expression de la mentalité dans les gestes et faits quotidiens. Elle est la manière de vivre compatible et convenable à la mentalité d'un peuple et son environnement. La culture se pratique sans aucun effort. Elle ne coûte pas.
Le sous-développement est à la fois le produit et la manifestation de l'inculture. Un peuple colonisé ou assimilé est fait inculte. Souvent, il ne sait plus grand-chose de lui-même et de celui qui l'a chosifié et imbécilisé, pour reprendre Aimé Césaire et Bilolo Mubabinge. La culture s'hérite, s'acquiet, se transmet et se préserve. La culture est hérité des ancêtres. Elle est une science, une longue expérience sociale, une référence pour faire face à toutes sortes de défis. La culture s'acquiet par le travail sur l'héritage ancestral : apprendre, découvrir, redécouvrir, pratiquer, encrichir, etc. La culture est une école de la vie, le lieu où l'on devient et l'on demeure quelqu'un : identifié et identifiable. La culture est l'ensemble des valeurs dont est fier de transmettre en vue de faciliter la tâche aux générations à venir.

L'intellectuel est celui qui lit abondamment

Celui qui ne lit pas n'est plus un intellectuel. C'est vrai, frères Rocha Nefwani et Pepe Pinnock, votre échange est plus qu'intéressant pour tous nos lecteurs. Quand tu entres chez quelqu'un, regarde d'abord s'il a une bibliothèque ou un lot de livres à portée de mains avant de juger s'il est ou non un intellectuel. Il faut que nous prenions soin de déclasser tous les faux intellectuels de chez nous. C'est un devoir d'éclairer notre peuple sur la problématique de l'intellectuel. Il n'est pas possible d'introduire et répandre la culture de la lecture sans faire la lumière sur la question de l'intellectuel. Nous avons beaucoup des diplômés mais presque pas d'intellectuels. Tous ceux qu'on appelle intellectuels chez nous sont des simples diplômés. C'est à cause de tous ces diplômés qui ne lisent pas qu'un Caucasiena dit : "si tu veux cacher quelque chose à un noir, mets-le dans un livre."

Qui lira si ceux à qui il revient de lire et diffuser les savoirs ne lisent plus ? Nos diplômés sont nos premiers ignorants. Nous devons avoir le courage de le constater et le dénoncer.

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