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12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 18:04

Pyramide Papyrus Presse, éditeurs

DIEU MA MÈRE DEVIENT LE NOMS D'UNE COLLECTION D'OUVRAGES SUR L'AFRIQUE ET SA DIASPORA. 

 

LA COLLECTION DIEU MA MÈRE

est dirigée par Mawete Makisosila, sociolinguiste, anthropologue et éditeur. Prix Imhotep des recherches africaines, 2012. 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 19:50

LA PRÉSENCE KONGO DANS LES AMÉRIQUES

 

Les preuves de la présence kongo dans les Amériques sont nombreuses et sont identifiables au moindre détails par une riche terminologie et des pratiques sociales (langue, culture, spiritualité, alimentation, musique, moeurs, économie, etc.).

PRÉSENCE LINGUISTIQUE

La langue commence par les noms de Dieu et de l'homme ou des hommes, par le verbe être et avoir. Lorsque les Africains ont été déportés, ils ont entretenu leurs langues d'origines tant les termes que dans l'esprit, l'âme et la conscience qui s'expriment dans chaque mot. Le terme le plus répandu concerne le nom de l'homme, qui est NTU en Afrique, MUNTU prononcé MUN. le pronom personne MONO, moi, est celui que les Afrodescendants d'Amériques ont maintenu par le terme MWEN.

PRÉSENCE SPIRITUELLE

Une distraction historique est faite au sujet du VODU, qui serait la preuve de l'origine béninoise, dahoméenne du Vodu en général et celui d'Haïti en particulier. Nous savons que le Vodu d'Haïti est d'origine kongo. Nous voulons donner quelques pistes de lecture à ceux qui ne savent pas ou douteraient de cet argument. On ne peut pas donner des noms des saints étrangers à une institution religieuse authentique. Les cultes KANDOMBE et UMBANDA sont kongo. Le KANDOMBE, spiritualité noire, en kikongo est appelé CANDOMBLE en créole. La liturgie kongo qui se déroule dans les ZUMBU et le MILONGO est le SAMBA, prière. Ce qui éclaire la conscience historique est les noms des prêtres vodu : LOA et MAMBO. LOA est le nom du prêtre vodu qui, en kikongo et en spiritualité kongo veut dire ASTRE. En ce qui concerne la prêtresse, elle se nomme MAMBO, maîtresse des situations et des cérémonies (cultes).

PRÉSENCE CULTURELLE

Prenons par exemples le carnaval et la musique. Dans un enseignement que j'ai fait à l'université Paris 8 en 2014, sur "L'influence de la musique africaine sur les musiques du monde, j'ai évoqué les termes et mouvements culturels TANGO, SAMBA et KOMPA. Ces activités culturelles massives sont liées : TANGO, au soleil et au temps, au culte solaire et à la chronologie. SAMBA, expression publique de la foi par les chants car chanter c'est prier deux fois. Le chant est la maîtrise de la parole et le signe de l'avoir écoutée et retenue. La KOMPA, c'est la RUMBA, la N'KUMBA, danse du ventre. Enfin, la SALSA, de SASA, éduquer, c'est la RUMBA de Cuba. Nous pouvons élargir cette argumentation sur plusieurs domaines.

PRÉSENCE MILITAIRE

Les militaires qui ont libéré les esclaves sont de descendance kongo. ZUMBU, MAKANDALA et tant d'autres.

Nous poursuivrons ce commentaire si besoin est.

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24 novembre 2016 4 24 /11 /novembre /2016 20:25

COMMENT PRÉVENIR LE DÉLUGE ?

 

L'article de l'analyste politique Patrick Mbeko de ce jour, intitulé "Le Maréchal Mobutu et son après moi, c'est déluge" a suscité un vif débat, caractérisé par une constance, à savoir, la tradition de mauvais diagnostic de la crise africaine en général et congolaise en particulier. De mon point de vue, la crise congolaise permet d'étudier toutes les crises en Afrique, compte tenu de l'état d'esprit partisan chronique de ceux qui débattent. J'apprécie personnellement la rigueur des analyses de Patrick Mbeko. J'ai encore ce matin le sentiment qu'il n'a pas été compris par certains commentateurs passionnés, radicalisés, pour reprendre un terme en vogue.

 

La classe politique du régime Mobutu, qui compose d'ailleurs celle du Président Joseph Kabila, avait-elle pris la prophétie du Maréchal au sérieux ?

Le génie d'une classe politique ou d'une intelligentsia consiste à veiller en toutes circonstances et non à constater les dégâts. C'est à partir de l'attitude de la classe politique et de l'intelligentsia face à la situation de leur pays qu'il faut partir pour entreprendre une analyse sérieuse et indépendante d'une crise.

Qui ne voulait pas de la crise devait se préoccuper de savoir comment la prévenir. C'est en se dotant d'une grande capacité de prévention que l'on peut acquérir celle de lutter éventuellement, lorsque celle-ci n'a pas suffit. Le constat, aujourd'hui, est que ni la classe politique qui décide, met en oeuvre et contrôle, ni l'intelligentsia qui doit mobiliser son génie pour comprendre, concevoir et conseiller la classe politique n'ont accompli leur mission, elles l'ont même trahi. C'est ce que la situation montre.

Si la classe politique et l'intelligentsia n'avaient pas géré le pays comme leur mangeoire, n'avaient pas passer leur temps à "se servir au lieu de servir", la situation du pays ne serait pas telle qu'elle est.

La déclaration du Maréchal Mobutu aurait vite préoccupé la classe politique et l'intelligentsia si elles étaient au service de la nation. Les élites africaines, politiques, économiques, universitaires, etc. n'ont jamais travaillé avec tout le sérieux exigé par cinq siècles d'occupation étrangère. Elles auraient prévenu ce déluge mais ils ne l'ont pas fait. Tout le monde s'est servi au lieu de servir. Finalement, pourquoi se plaindre lorsqu'on a pas eu, à temps, le réflexe qui pouvait sauver le pays ? Tout le monde prétend avoir eu peur d'affronter le dictateur mais personne n'a eu peur de se servir.

 

Le refus du partage de la responsabilité de la crise

 

Le plus grand tort que chacun commet contre l'Afrique est de se prétendre irresponsable de ce qui se passe. Chacun joue son rôle dans la crise africaine : nationaux à tous niveaux comme étrangers donneurs des leçons et principaux bénéficiaires de la situation.

Comment peut-on ne pas avoir honte de prétendre que le chef de l'État commettait des forfaits sans qu'il y ait une courroie de transmission ? On appelle système : "un ensemble d'éléments en interaction" (Von Bartelenffy). Chaque acteur politique ou intellectuel a joué son rôle, consciemment d'ailleurs, contre le bien du pays. Et c'est malhonnête d'affirmer qu'une seule personne est responsable de notre situation.

 

Qui connaît toutes les mauvaises décisions prises par le chef de l'État et les a dénoncées à temps ?

 

J'ai eu la surprise de constater que certains commentateurs des faits politiques et historiques africains en général et congolais en particulier, qui parlent de la responsabilité exclusive de leurs chefs d'États en ce qui concerne la situation de leurs pays, ignorent l'existence du journal officiel, dans lequel les décisions les plus importantes sont publiées et diffusées. Comment dans ce cas savoir si des bonnes décisions ont été prises et n'ont pas été mises en oeuvre par la haute administration ?

 

Juger la situation du pays à vue d'oeil est un acte réservé aux communs des mortels pas aux élites.

 

Malheureusement, il est difficile de distinguer un commentaire d'un politique, d'un intellectuel à celui d'un "illettré" Africain lorsqu'il s'agit de porter un jugement historique. En effet, à lire les commentaires des uns et des autres, la passion, l'ignorance, la mauvaise foi et le fanatisme prédominent par rapport à l'analyse des faits.

Quelle est l'attitude ou la responsabilité des uns et des autres pendant que les chefs d'État décident mal, pillent, tuent, etc. ? Ceux-ci décident et exécutent eux-mêmes leurs décisions et se trouvent en train d'agir partout ?

 

Ce qui n'est pas fait représente un bilan mais ce qui a décidé aussi.

 

Le pire est de faire croire aux lecteurs que les chefs d'État africains décident seuls alors que les parlementaires sont élus et se battent à chaque échéance électorale pour présenter ou se représenter. Pourquoi prendre un tel engagement en sachant que l'on aura à travailler avec un dictateur, et qu'aucune initiative favorable au progrès social ne sera adoptée ? Il s'agit là d'un délit de complicité de la destruction du pays et du continent.

 

Les Africains se sont-ils mis d'accord pour que la crise perdure et se perpétue ?

 

Lorsque la prévention des crises fait partie de la culture politique et intellectuelle, il y a des situations indésirables qui ne se répètent pas ou ne durent pas longtemps. Ce n'est pas le cas en Afrique. Ce n'est pas aussi le cas au Kongo. Il y a donc une complicité collective dans la continuité de la crise ou des crises.

En ce qui me concerne, je pense, après avoir mené des observations sur le terrain, que les bonnes analyses des crises africaines et celles du Kongo doivent comment dans les familles, les rues, les quartiers, parmi ceux qui pleurnichent quotidiennement ou critiquent les dirigeants africains, qui ne sont pas d'ailleurs irréprochables, loin de là, afin d'identifier ce qu'ils font pour que plus rien ne soit comme avant.

 

Nous avons tous le devoir de prévenir le déluge

 

Plus des vingts à trente ans après la mort du Maréchal Mobutu, Sekou Touré, Massamba Débat, Ngouabi, HOuphouet Boigny, Léopold Sédar Senghor, etc. l'explication individuelle des crises africaines ne plus soutenable.

Mobutu avait affirmé : "Après moi, c'est déluge", et alors ? Il est mort avec le pays ? Il est parti avec les ressources du pays ? Les élites n'ont toujours pas compris ou elles souhaitent que la situation perdure ?

Si les conséquences du déluge de Mobutu sont insupportables, alors qu'avons-nous fait pour que la situation change ? "Qu'as-tu fais afin que ton chef d'État échoue ?"
Il faut donc travailler à prévenir le déluge à venir tout en se souvenant de celui qui est passé, et dont les méfaits persistent. C'est en commençant à accepter la vérité que nous n'avons pas collectivement été à la hauteur. Chacun doit donner le meilleur de lui-même, faire progresser son domaine de compétences et assumer son bilan.

 

Le déluge st-il terminé ?

 

C'est tout l'intérêt de l'article de Patrick Mbeto sur la problématique dit "après moi, c'est déluge". Il semble que le déluge n'est pas terminé. Le présent déluge est l'inconscience et l'irresponsabilité de tous. "Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" dit une sagesse française. Si le déluge de Mobutu fait mal, il faut prévenir tout autre déluge. C'est toute la société qui doit se mobiliser, chercher dans le dialogue, la concertation, le consensus, les meilleures solutions. Nous avons le devoir de comprendre qu'une mauvaise analyse historique complique la recherche d'une solution pertinente et durable à une situation donnée.

Tout l'intérêt des travaux de Patrick Mbeko réside dans sa capacité à mettre en évidence les travers de ce qu'il appelle La stratégie du chaos. Son ouvrage sur cette problématique, très fouillé, est à conseiller et à lire soi-même. Patrick Mbeko n'est pas un analyste de constats, il est celui qui est à la recherche des causes profondes des situations observées.

 

"Chaque génération a une mission à accomplir. C'est à elle de l'accomplir ou de la trahir" (Frantz Fanon).

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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 12:44

Fétiche religion d’Afrique, Fétiche dieu d’ancêtres africains ?

Nous abordons ici une des problématiques les plus controversées de l’évangélisation des Africains et de la diabolisation de leurs ancêtres et leur culture, celle des Binzambi nzambi (petits dieux, dieux sans importance et petites églises sans valeur, qui ne valent pas le diable) et nzambe ya bikeko, les images taillées ou idoles, qui sont interdites par Dieu dans le premier commandement de la Loi de Moïse dans la bible (Exode 20). D’ailleurs, si comme la situation correspond prétendument à la théorie selon laquelle le christianisme n’est pas d’essence africaine, pourquoi cette loi concernerait-elle tant les Africains ? Qui la respecte encore individuellement et socialement ? Le monde est rempli d’images taillées ou gravées. Ce sont ces images taillées ou gravées qui façonnent les sociétés modernes. La convoitise et la cupidité engendrées par les objets et les idées gravés sont à l’origine de tous les conflits familiaux, nationaux et internationaux (Mawete Makisosila, Anthropologie des Dix commandements, Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2015). Au pire des cas, pourquoi les missionnaires ont-ils collectionné les arts africains et les ont emporté chez eux, y compris au Vatican ? Pourquoi existe-t-il des statuts en Occident et ailleurs dans le monde ? Pourquoi il existe des académies des beaux arts et des musées dans le monde judéo-chrétien ? Les Noirs lisent jours et nuits la bible ou le coran plus que les peuples des pays où les trois monothéistes semblent être nés, ils visitent et vivent aussi parfois toute leur existence dans ces contrées où ils passent devant les monuments, les admirent, se laissent impressionner, etc. Ils ne leur vient pas à l’esprit de se demander si une présence aussi répandue des représentations taillées, y compris les billets de banque et des pièces de monnaie gravées n’est pas en contradiction avec la bible et le coran ? Des centaines des milliers d’Africains, chrétiens ou musulmans, peu importe, risquent leurs vies pour aller chercher les images taillées qui leur assureraient le bonheur sur terre. Pourtant, dans les églises, on leur enseigne que les biens de ce monde n’ont pas d’importance. Les chrétiens africains immigrés ne sont même pas conscients que les biens de ce monde sont indispensables pour préparer leur vie éternelle. C’est dans cet état psychologique, -nous pouvons sans aucune crainte dire psychiatrique-, que coule la pénible vie d’Africains, obstinés par la fatalité de la vie éternelle. La crainte du sacré fait naturellement partie de la mentalité africaine, qui ignore ce que c’est le profane. C’est pour cela que les Africains sont corruptibles au nom de Dieu et de ses envoyés. Ils ne se demandent pas pourquoi tout le monde veut les évangéliser et les convertir. Le terme fétiche désigne dans la pensée occidentale actuelle la religion d’Afrique. Léopold Sédar Senghor (1906-2001), poète et académicien français d’origine a légué à la postérité un poème d’une grande beauté, intitulé « Ce soir sur la rivière », dans lequel il affirme : « O fétiche dieu d’ancêtres », chanté par le regretté Tabu Ley dit Rochereau (1940 - 2013). Il est très intéressant de constater comment le Centre National de Ressources Textuelles Et Lexicales (CNRTL) français définit le terme fétiche. FÉTICHE, subst. masc. A.− Objet, naturel ou façonné, considéré comme le support ou l'incarnation de puissances supra-humaines et, en tant que tel, doué de pouvoirs magiques dans certaines religions primitives. Culte des fétiches; fétiches nègres. Les gambades des sauvages autour de leur fétiche (Stendhal, Corresp.,t. 2, 1800-42, p. 427). La sculpture caduveo (...) se limite (...) à des fétiches et des représentations de dieux toujours de petites dimensions (Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 281). − Emploi adj. ou en appos. Dieu, idole fétiche. On invoque le serpent fétiche dans les pluies abondantes et dans les sécheresses extrêmes, pour obtenir de riches récoltes et pour faire cesser les maladies des bestiaux (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 438) Des symboles ancestraux transformés en dieux et diabolisés à volonté, tuant toute inspiration spirituelle (en rapport avec l’esprit), sociale (en rapport avec l’âme) et philosophique (en rapport avec la conscience). C’est à la suite de l’observation des mauvaises conséquences sur la société africaine de la transformation du triptyque (esprit, âme et conscience) que le philosophe Martien Towa a parlé de « génocide culturel ». Les élites occidentales sont conscientes que c’est la prise en considération de la création artistique qui a permis à la théologie chrétienne de prospérer depuis la renaissance, au XVIè siècle. Il faut visiter les merveilleuses collections des basiliques du Vatican et à travers l’Europe pour prendre conscience de l’apport des arts, et notamment de la sculpture et de la peinture dans l’entretien de la ferveur religieuse chrétienne. Or, ce qui se passe est que les élites européennes ont compris que l’usurpation des sculptures africaines contribuerait au déclin durable de l’Afrique. Cela s’est confirmé à travers le désordre spirituel et social que subi encore l’Afrique, plus de cinquante ans après les indépendances africaines. Les missionnaires ont fabriqué de toute pièce un délit religieux de détention des oeuvres d’arts africains par les africains eux-mêmes. Ces oeuvres étaient logiquement placées dans différents espaces à proximité des villages et lieux sacrés et forêts attestant ainsi l’origine africaine de la notion d’éco-musées. Tous les moyens disponibles, y compris les contraintes physiques et juridiques ont été employés pour obliger les Africains à déposer leurs créations artistiques chez les missionnaires. Ceux-ci ont brûlé celles dont ils ne considéraient pas comme le plus représentatifs de la mentalité locale devant les africains. Le pillage des arts africains n’a été possible qu’en brandissant cette fameuse loi de Moïse et les conséquences des péchés de ceux qui cacheraient leurs statuts au lieu de les confier aux missionnaires que Dieu a chargé de les brûler afin de sauver les âmes africaines de Satan et de l’enfer. Comment se fait-il que les Africains qui ignoraient Satan le Diable l’ont-ils découvert et le craignent, ont horreur de lui plus que les missionnaires ? Il est important de rappeler que le terme grec diabolos, qui donne diable en français, signifie « celui qui divise ». L’affrontement entre Jésus-Christ et le Diable, qui a commencé après son baptême dans le Jourdain par son cousin Jean Baptiste, a pris une ampleur incommensurable dans la psychologie religieuse des Africains. Lorsqu’ils ne se consacrent pas à adorer Jésus-Christ, ils passent leur temps à menacer et insulter le diable. Ils s’accusent d’avoir commis des péchés à Jésus-Christ et accusent Satan de les avoir éloignés de leur maître, sauveur et seigneur. En 1987, je me souviens avoir désobéi pour la première fois à mon père, en le quittant pour aller m’isoler dans ma chambre, alors qu’il me racontait les prodiges qu’ils avaient accompli en matière d’évangélisation en brûlant les statuts qui ont échappé à l’attention des missionnaires européens. Le lendemain, j’ai pris soin d’expliquer pendant des longues heures qu’en procédant ainsi, lui et ses amis avaient commis un génocide culturel, un vrai crime contre notre peuple, alors qu’ils avaient par tous les moyens combattus le colonialisme. Je lui ai expliqué que Dieu n’avait rien à voir avec les arts africains, que la préservation des arts africains était vitale pour la ferveur spirituelle africaine, que le péché n’’était pas une affaire africaine mais un attrape-nigaud. Nous y reviendrons lorsque nous débattrons sur le péché, sumu (soumou) en kikongo, lisumu (lisoumou) en lingala. Penser son destin dans une langue maternelle étrangère dont on ignore les subtilités sémantiques, c’est se mettre en danger. Depuis quand et pourquoi un mot étranger à la culture africaine a pris plus d’importance pour représenter la spiritualité et les ancêtres africains ? C’est la question qu’il faut se poser pour savoir et comprendre pourquoi c’est important que les Africains combattent leur propre culture. Nous verrons plus loin, lorsque nous aborderons la problématique du péché des ancêtres africains, comment nous avons été trompés et nous le sommes encore plus aujourd’hui. Évidemment, à partir du moment où un troupe social est linguistiquement corrompu, il est plus facile de le corrompre dans tous les autres domaines. C’est ainsi que les colonisés du monde entier ont perdu leurs langues maternelles substituées par celles de leurs colons. Ils ont ainsi pu effacer toutes leurs représentations du monde, en tout cas leurs représentations du monde les plus symboliques. Celles-ci concernent notamment leur rapport à Dieu, à l’homme, à la cosmogonie ou la genèse, à la richesse, à l’enrichissement ou à la prospérité, leur contribution à l’histoire de l’humanité, etc. éducation, science et culture sur lesquelles repose le progrès technique. Ainsi, on peut expliquer pourquoi les colonisés ont considérablement acquis un retard difficile à rattraper en matière des sciences et des techniques. À l’heure où l’épidemie d’Ebola ravage l’Afrique, après celle du sida, qui a menacé l’humanité noire pendant deux décennies, notamment entre les années 1980 et 2000, qu’on se souvienne aussi des brusques résistances médicamenteuses observées dans les traitements des grandes pandémies telle que le paludisme, pour ne citer que la pathologie la plus mortelle. Dans tous ces cas mettent en évidence un manque des savoirs, des compétences, d’organisation et des ressources thérapeutiques endogènes. Ce qui conduit à se demander comment ces peuples ont-ils survécu à des épidémies et des pandémies survenues pendant des millénaires avant l’arrivée des Occidentaux ? La plus grande menace sur l’humanité noire en cette époque de crise éthique mondiale est la corruption linguistique, spirituelle et culturelle qui frappe les africains, et notamment leurs élites les plus représentatifs. Nombreuses sont les élites africaines qui ne les sont plus que par leur apparence physique car elles ont perdu leurs esprits, leurs âme et leur conscience en perdant leurs langues maternelles, leurs spiritualisés et leurs cultures. Pour ceux-là, l’Afrique ne leur servent que d’ancrage géographique et économique. Pas plus. On peut à travers cette observation comprendre pourquoi l’économique prédomine sur le social et le culturel. La corruption linguistique, spirituelle et culturelle : ou l’invention par les missionnaires de binzambi nzambi et de nzambe ya bikeko dans la mentalité africaine. Les missionnaires ont introduit, en traduisant d’ailleurs vicieusement certains termes codifiés dans l’anthropologie africaine, une mauvaise représentation de la spiritualité africaine dans la conscience culturelle et historique des Africains. Se fondant sur le fait que ceux qui viennent ou parlent au nom de Dieu, Nzambi a mpungu, la puissance qui dépasse toutes les puissances, les Africains ont naïvement fait confiance aux missionnaires. Ceux qui n’ont pas compris les enjeux de la conversion réclamée avec insistance par les missionnaires au nom de Jésus-Christ, tel que le Roi kongo Nzinga Mvemba dit Afonso Ier, se sont convertis, créant en conséquence une désorganisation durable de la société kongo et le déclin à jamais du rayonnant royaume de Kongo. Ceux qui ont compris que la conversion sans conscience était dangereuse, telle que la prophétesse Kimpa Vita, ont résisté. Pour comprendre que ce n’est pas au nom de Jésus-Christ mais ceux du roi du Portugal et du Pape que travaillaient les missionnaires, Kimpa Vita finie à la suite d’une Inquisition, brûlée sur un bûcher, le 2 juillet 1776. Il n’y a qu’un Seul Dieu en Afrique La première escroquerie spirituelle a été de créer le polythéisme africain bien qu’inconnu dans la mentalité africaine. Bien que l’Europe catholique et missionnaire compte de nombreux cultes des saints, aucun Européen ne l’a jamais qualifiée de polythéiste. Mais, en ce qui concerne l’Afrique, chaque sculpture a été isolement qualifiée de dieu. Ce panthéon artificiel inventé par les missionnaires est constitué de nombreux dieux inconnus des Africains eux-mêmes. Ce qui a donné lieu, pendant les croisades d’évangélisation musclées, instaurant une hiérarchie entre le monothéisme dont le Dieu (Nzambi, Nzambe) est attesté par une grande église d’une part, et le polythéisme dont la multitude de dieux ou divinités (binzambi nzambi) est attestée par des petites églises ou "églisettes ". Par un miracle du saint esprit, pour ainsi le dire, le monothéisme endémique africain a été transformé en polythéisme. Le mensonge a toujours été le sortilège des missionnaires. La promesse de la vie éternelle contre l’abandon des ressources naturelles et culturelles africaines est aussi un vieux sortilège. Comme l’atteste les Recommandations de Léopold II roi des Belges aux missionnaires en partance pour le Congo, ceux-ci ont demandé aux Africains de se convertir au monothéisme comme si c’était une découverte pour eux. Les Africains ignorent l’existence du polythéisme jusqu’à ce jour, en tant que philosophie et en pratique. Mais, à force de les évangéliser par force, certains sont convaincu de polythéisme. La diabolisation des cultes des ancêtres est remise en question. L’existence des cultes des ancêtres, des sculptures dans la proximité des villages et des forêts sacrés et des rites et rituels est attestée comme une preuve irréfutable de polythéisme, de péché et de présence de Satan dans l’âme des Africains. C’est bel et bien une imposture. Mais, malheureusement, cette théologique politique continue à régir la mentalité d’un bon nombre d’Africains. Ne plus croire en la valeur sacrée des liens avec les ancêtres et leur culture est un fait africain. Toutes les églises importées en Afrique, et notamment les églises dites de réveil, s’acharnent à faire rompre aux Africains, la totalité de leurs liens avec leurs ancêtres et leur culture. C’est tout simplement inimaginable de proposer et d’imposer une telle bêtise à d’autres peuples ailleurs dans le monde. Nous écrivons ce bref article en pleines célébrations des fêtes de fin et début d’année. Nous constatons que les Asiatiques en général et les Chinois en particulier surveillent ou interdisent à leurs peuples de fêter Noël, sous prétexte que c’est une fête trop « occidentale ». Ce n’est pas le cas pour les Africains pour qui, les problèmes de foi ne sont pas des problèmes politiques. Les Africains s’opposent à tout mélange des genres susceptible de pervertir le rapport au sacré. Cela est encore plus évident au moment où on les a aussi imposé la notion de profane. Nzambi en kikongo, Nzambe en lingala est le concept générique employé dans les langues maternelles bantoues pour désigner Dieu. Dieu est Dieu, unique, puissance tutélaire suprême, ancêtre des ancêtres. Il n’y a pas de dieu ni des petits dieux dans la mentalité africaine. Mais la corruption linguistique, spirituelle et culturelle a permis de produire des termes comme binzambi nzambi, petits dieux ou nzambe ya bikeko, dieux d’images taillées. Nous avons demandé à une diacre qui nous parlait des binzambi nzambi et de nzambe y'a bikeko, de nous dire quel est le nom du dieu d’images taillées de ton village, de ta province et de ton pays ? Dix ans après, nous n’avons pas encore reçu de réponse. C’est si simple à comprendre : les Nzambe y'a bikeko sont imaginaires. Par contre, les collections d’arts africains pillés n’ont pas encore causées des malheurs à ceux qui les ont usurpées. Leurs pays ne sont pas maudits: ils sont puissants et prospères. Nous Africains, nous les envions, il faut l’admettre. Pourquoi les mêmes situations n’ont-elles pas produits les mêmes conséquences ? Il y a 2500 ans avant Jésus-Christ, en Égypte pharaonique, Ptah Hotep, le premier prophète de l’humanité, enseignait que : « Vous ne serez jugés que par rapport à ce qui vous a été enseigné ». Il faut donc remettre en question la manière dont nous avons été évangélisés, pour ne plus confondre ce qui appartient au Vatican et à son christianisme et ce qui appartient effectivement à Dieu. Le polythéisme africain n’existe pas. Les petits dieux africains n’existent que dans l’imagination des missionnaires. Cela doit être le message fondamental de toute église de réveil car le contraire la transformerait en église de sommeil. La foi ne vient pas seulement de ce qu’on entend, elle vient et est affermie par ce qu’on vit. Une foi est fondée et attestée par des oeuvres qui instituent la Maât, cette quête absolue de l’harmonie par l’exercice de l’amour du prochain, de la solidarité, de la vérité et de la justice. Le mensonge n’est pas d’essence divin car il est écrit que « Tu ne diras pas des faux témoignages contre ton prochain » selon la Loi de Moïse. Il en est de même en ce qui concerne la convoitise. Il est écrit que « Tu ne convoiteras pas le bien de ton prochain ». L’usurpation des arts africains et la destruction de la spiritualité africaine au nom de Dieu est la manifestation d’une convoitise. Détruire la culture d’autrui par la manipulation et le mensonge est un péché. Les binzambi nzambi ne sont pas africains car il désigne une guerre des doctrines entre chrétiens. Les nzambe y'a bikeko n’existent pas en Afrique. Ils sont imaginaires. Dieu existe, Jésus-Christ aussi. Le débat suscité par la corruption linguistique, spirituelle et culturelle ne remet pas en question la foi des Africains en Dieu et en son Fils Jésus-Christ. Sans doute, il n’est pas missionnaire de Dieu et de Jésus-Christ, celui qui ment, stigmatise, discrimine et tue en leurs noms. Les missionnaires ont porté préjudice à l’oeuvre du Christ en détruisant les créations divines que représentent les langues, la spiritualité et la culture africaine par convoitise, par cupidité et par instinct de domination. Fétiche religion d’Afrique, Fétiche dieu d’ancêtres africains ?

Mawete Makisosila

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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 15:35

Chers lectrices et lecteurs, Pyramide Papyrus Presse, éditeur, a le plaisir de vous annoncer la parution à Paris, le 5 août 2016, de Bangula/Interpréter, la revue de science alphanumérique kimbangu.

Cette revue spécialisée vous apportera des savoirs sur la chronologie des faits sociaux, culturels et historiques relatifs au kimbanguisme, au panafricanisme et à la renaissance africaine.

L'Éditeur

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 21:40

(Suite)

Le réveil spirituel n'est jamais un phénomène spontané, il est motivé, justifié, ressenti et visible par tous

 

Au cours de deux dernières décennies, les Africains et Afro-descendants ont beaucoup spéculé sur le réveil spirituel. Ils l'ont presque partout trouvé, l'essentiel est qu'il y est la bible, la foule, les transes et les prédicateurs zélés. Un réveil spirituel est un moment de béatitudes. Il faudrait pour cela relire Mathieu 5v3-12 et Luc 6v20-23. Dans ce Sermon sur la Montagne ou Sermon dans la plaine, Jésus, le Maître du christianisme révèle ce que c'est un réveil spirituel. Un réveil spirituel est une transfiguration. Les réveillés et ceux qui les observent sont surpris par le changement qui s'est produit : ils ne se reconnaissent plus, ils ne les reconnaît plus. C'est toute la société qui sort de sa léthargie. Le réveil spirituel ne peut pas concerner que quelques individus.

 

Au début du XXème siècle, et tout au long du XXème, pour être précis, des grands prophètes africains ont intensément vécu cette expérience mystique de réveil spirituel. Deux exemples concrets parmi tant d'autres nous restent en mémoire : ceux des prophètes Simon Kimbangu et Simaô Toko. Il n'y a pas eu, depuis que l'on parle de réveil spirituel de cas semblables. D'ailleurs, c'est très étonnant de constater que ces deux prophètes, qui ont accompli des miracles semblables à ceux accomplis par Jésus-Christ, le Maître dont ils sont les disciples déclarés, ne sont pas connus, reconnus et respectés par les Eglises de réveil. Que savent-elles alors du réveil ? Si ce qui fut accompli par ces deux grands prophètes n'est pas le réveil et n'est pas biblique, qu'est-ce qui est alors biblique ? Comment se fait-il que des réveillés n'ont pas pris conscience de ces faits historiques ? Pourquoi sommes-nous incapables de témoigner ? Si c'est pour Christ que nous roulons, pourquoi nous ne témoignons pas comme ses apôtres. Les apôtres ont vécu Christ selon leur culture née en Égypte pharaonique, là où ils ont tout puisé. C'est l'occasion de révéler ici que tous ces grands personnages des religions dites monothéistes ont séjourné dans ce pays avant de devenir ce qu'ils sont devenus dans l'histoire. Le christianisme est une domestication de l'enseignement spirituel de l’Égypte antique. Jésus-Christ lui-même y a vécu, y a été éduqué et y a presque grandit. Ce n'est pas le sujet ici mais n'est-il pas opportun de signaler que le roi Hérode Antipas, qui voulut le tuer, obligeant ses parents de fuir en Égypte mourut en l'an 26 de notre ère. Or, Jésus-Christ fut crucifié le 7 avril 30 de notre ère. Jésus-Christ semble n'avoir jamais quitté l'Egypte avant 26. Il a donc grandit dans ce pays très religieux et y avoir tout ou presque appris.

 

Prendre conscience de la situation ou de son état

 

En kikongo, le terme conscience veut dire ntemo, lumière. Le réveil spirituel est donc une illumination. Celui qui vient de se réveiller est celui qui sort de son inconscience. Souvenons que c'est par la lumière que la Création du monde pris un tournant. Dieu dit, selon les cosmogonies bantoues confirmées par la bible : « Que la Lumière soit ! Et la lumière fut ! ».

 

Voici ce qu'il faut retenir à propos de la Lumière dans la Bible et le Coran, qui sont les deux principaux textes sacrés des monothéismes.

 

Dans la Bible, il est écrit :

 

Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut ... ce fut le premier jour. De quelle lumière s'agit-il?

 

En lisant le miracle de la création dans le livre de Genèse 1v3-5
Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres.
Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.


Mais les versets 15 à 19 eux précisent:
et qu'ils (les astres) servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.
Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre,
pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon.
Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.

 

Dans le Coran, il est écrit :

 

La vraie Lumière c'est Dieu: Coran: Sourate 24 "La Lumière"

35. Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat; son combustible vient d'un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient.

 

Nous reviendrons dans une prochaine étude sur l'importance de la Lumière pour ceux qui veulent découvrir la place de l'Afrique en général et du Kongo en particulier dans la genèse du fait religieux. Nous avons préfacé et éditer l'ouvrage du Pasteur Melo Nzeyitu Josias intitulé Jésus l'Africain le Vrai Grand Secret de Fatima, dans lequel une partie de ces problématiques sont évoquées. (Melo Nzeyitu Josias, Jésus l'Africain le Vrai Grand Secret de Fatima, Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2002). Dans la préface à cet ouvrage que nous avons (Mawete Makisosila, Un moment solennel, in Melo Nzeyitu Josias, op.cit.), nous avons parlé de Jésus rapatrié contre l'idée d'un Jésus apporté par les Colons, tout déformé, méconnaissable, à qui les Églises de réveil font confiance. Le Christ auquel les Églises dites de réveil adorent est celui que tous reconnaîtrons dans Recommandations aux missionnaires en partance pour le Kongo faite par le Roi Léopold II des Belges en 1885. (cfr. in internet et annexe 1 du présent ouvrage).

Non, le réveil en Christ ne peut pas être accompagné des désordres et de la servitude. Nous avons précédemment posé une série de questions pour savoir s'il ya vraiment un réveil spirituel, qu'est-ce qui explique tous ces excès, abus, mensonges, guerres, égoïstes, narcissismes, duperies, etc. les prostituées africaines et leurs clients, les pilleurs des ressources et richesses de l'Afrique sont-ils réveillés ? Ceux qui disent des faux témoignages sont-ils encore endormis ? La Bible n'enseigne-t-elle pas que « tu ne diras pas diras pas de faux témoignages contre ton prochain » ; « tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain... » (Exode 20v2-17 et Deut. 5v6-21 selon la traduction de Louis Segond).

 

Le réveil spirituel est une expérience de transformation et de transfiguration

 

Nous continuons sur le lien génétique entre la lumière et le réveil spirituel. Il ne faut pas faire dire à la Bible n'importe quoi. La crise dans laquelle est plongée la société africaine en ce début du troisième millénaire s'explique en grande partie par la confusion qui règne entre religion et spiritualité, entre l'accès aux Écritures et l'ignorance de la culture africaine. La Bible est une culture. Qu'est-ce que la culture ? De notre point de vue, la culture n'est pas, comme le disait l'homme politique français Edouard Henriot « ce qui reste quand on a tout oublié ». Pour nous (Mawete Makisosila, 2000), « La culture est l'ensemble de valeurs transmises des ascendants aux descendants sans le consentement des descendants ». Beaucoup de chercheurs ont adopté notre définition parce qu'elle décrit la culture telle qu'elle est pratiquée dans toutes les espèces vivantes. La culture n'est donc pas ce qu'on remet en cause lorsqu'on est âgé ou quand bon nous semble ou sur incitation ç la révolte d'un peuple étranger. Au contraire, la culture est ce que l'apporte, en vue de l'enrichir à sa tradition, afin de l'adapter aux contingences contemporaines. La culture est une richesse que tout peuple conscient et digne célèbre, respecte, préserve et transmet effectivement avec fierté.

 

Le réveil spirituel que nous vivons en Afrique se manifeste par un manque de conscience et de dignité. Il est une assimilation. Il est une névrose collective. Il représente la maladie de ceux qui ne sont pas fiers d'eux-mêmes. Pourquoi les membres des Eglises de réveil perdent leur discernement face à la culture africaine ?

 

Le problème posé par le réveil spirituel est la remise en question complète de la culture africaine

 

C'est ainsi depuis la Recommandation de Léopold II aux missionnaires en partance pour le Kongo. Nous n'avons pas hésité de qualifier ce testament théologique léopoldien de « théologie de la servitude ». C'est un détournement pur et simple des béatitudes ou sermon sur la montagne. Le mouvement de réveil spirituel n'est pas endogène et autonome. Il résulte d'une manipulation des consciences. Il s'avère que les initiateurs du réveil spirituel sont les pasteurs américains. Alors, il se pose à nous Africains et Afro-descendants la question de savoir de quel sommeil veulent-ils nous sortir ? À quoi ressemble pour eux un sommeil spirituel ?

 

La problématique du réveil spirituel peut être retournée à ceux qui l'ont apporté. Quel réveil spirituel exemplaire connaît l'Amérique et l'occident, qui peut nous ramener à Christ ? Pourquoi les éveilleurs spirituels n'ont pas dénoncé la Recommandation de Léopold II aux missionnaires en partance au Kongo qui est un outrage au Christ ? Ils ne nous diront pas qu'ils ne connaissent pas ce texte fondateur de toute l'action missionnaire menée depuis quelques siècles déjà en Afrique.

 

Jésus enseignait qu'il n'est pas venu abolir mais il est venu accomplir. Il y a tellement des bonnes intentions dans le Décalogue, dits aussi Les dix paroles ou dix commandements qui nous auraient évité de vivre dans un monde si dangereux si un réveil spirituel s'était produit. Les pasteurs américains devaient commencer par secouer la conscience spirituel léthargique de leur peuple. Il en est de même de tous les missionnaires qui trouvent en Afrique un lieu où ils peuvent soulager leur conscience. Ils viennent pas encourager des coutumes, des traditions et des mœurs africaines particulièrement conformes à la Bible, qui est leur propre livre. Ils viennent détruire la culture africaine, la substituer par leur culture. Quels péchés avons-nous évité en renonçant à notre culture ? La Bible n'enseigne-t-elle pas « Honore ton père et ta mère pour que tes jours se prolongent ? » Nous devrons nous sentir interpellés par ce sixième commandement car la conversion n'a pour autre finalité que nous guider vers les béatitudes. Un peuple spirituellement réveillé est un peuple digne. Sommes-nous fiers de notre réveil spirituel? Nous reprendrons cette problématique dans notre ouvrage qui sera intitulé Nos péchés font la richesse des autres nations (à paraître en mars 2013). Dans tous les cas, en nous éloignant de notre culture, nous nous sommes éloignés de la Bible. Notre culture, et celle qu'on nous impose, ne nous donnent plus le moyen de vivre dans l'harmonie. Combien de couples des Eglises de réveil ne se séparent pas chaque jour pour les biens de ce monde ? Combien d'enfants ne sont pas dépistés sorciers et jetés dans la rue, abandonnés à eux-mêmes par leurs parents et pasteurs réveillés ?

 

Jésus-Christ, le Maître des vrais Réveillés, sauvaient tous les captifs qui se présentaient à lui. Il ne jugeait et ne condamnait pas mais guérissait, pardonnait et demandait aux captifs libérés d'aller mieux vivre. Il disait souvent : « vas, ta foi t'a sauvé, pèche plus » (Luc 7v50). C'est pour cela que nous le suivrons toujours. Il a fait pour les hommes ce qui est humain (Dr Anthony Mobejo, Le véhicule de ta destinée, Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2011). Les serviteurs de Dieu ont-ils droit d'envoyer les enfants sorciers dans la rue ? Est-ce un exemple encourageant ?

 

L'apôtre Paul, auteur des épîtres qui font foi en matière de doctrine, le plus cité et suivi par les chrétiens pratiquants, fut un juif de culture romaine. Il s'était converti en demeurant romain de culture. Comme les témoignent tous les pères de l’Église (selon le dictionnaire Larousse, le titre de « Pères de l'Église » a été attribué à certains auteurs chrétiens qui ont : 1. vécu durant les premiers siècles du christianisme; 2. vécu en état de sainteté ; 3. professé la doctrine chrétienne dans leurs écrits ; 4. reçu l'approbation de l'Église.), ils s'étaient tous convertis sans rompre aucun lien avec leur culture. La culture n'est pas une source de péchés mais une ressource et richesse gratuitement reçue de Dieu afin que chaque peuple puisse rester en contact avec lui et le célébrer. Une culture est conforme à la volonté de Dieu lorsqu'elle ne constitue pas une source de conflit. L'harmonie apportée par la culture symbolise l'accomplissement de la volonté de Dieu. Le Sermon sur la montagne déjà évoqué confirme ainsi notre propos.

 

L'académicien français Alain Décaux, dans son magnifique essai intitulé : L'Avorton de Dieu, une vie de Saint Paul (Alain Décaux, L'Avorton de Dieu, une vie de Saint Paul,éd. Perrin, Paris, 2005) décrit cette attitude pleine de constance de ce grand serviteur de Dieu. Le cas de l'apôtre Paul est l'exemple humain de ce que l'on doit qualifier de réveil spirituel. Paul qui s'est converti sur le chemin de Damas où il partait persécuté les Chrétiens témoigne : « 'il m'est apparu à moi, l'avorton, car je suis le plus petit des apôtres ». Quelle modestie et lucidité de la part de Paul !

 

La nature des problèmes qui se posent aux hommes de notre temps n'est pas différente de ceux qu'avaient connus à leur époque les personnages bibliques. Leurs joies et peines sont actuelles. Ils sont su, par contre, conscients de leur culture et de leurs défis, faire la part de Dieu et la part des hommes. Ils ne se préoccupaient pas trop de Satan comme nous l'entendons dans les Eglises de réveil. C'est seulement dans les Églises de réveil qu'on se préoccupe trop de Satan ou Diable. Satan est un sujet de diversion. C'est encore Léopold II, d ans sa recommandation déjà citée qui a ordonné aux missionnaires de rechercher fétiches et sorciers.

 

Comment oublient-on, Jésus-Christ a montré l'exemple, c'est en se ressuscitant, en se transformant au cours de son œuvre et en se transfigurant que Jésus-Christ a profondément convaincu ses disciples et les auditeurs de son temps ? N'est-ce pas par l'exemple que tous l'ont reconnu comme le fils de Dieu ? Non, il n'y a pas eu de réveil spirituel mais uniquement un choc des cultures (Samuel Huntington, Le choc des civilisations(The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order), Odile Jacob, Paris, 2007). Il n'y a donc aucune fierté et gloire à défendre le réveil spirituel.

Sekomoka, se ressusciter, se transfigurer

 

Jésus a vécu l'expérience de la transfiguration devant trois de ses disciples. Les évangélistes ont témoigné pour avoir été témoins. Dans le cas présent, le réveil spirituel implique l'addition de ntemo, conscience, lumière et donc Dieu et sikama, réveil. Le réveil spirituel est donc nsikama a kinzambi. Le réveil spirituel est un réveil selon la volonté de Dieu. Ce n'est pas n'importe quel réveil. Ce n'est pas un fait biologique.

 

Un réveil spirituel effectif doit correspondre théoriquement et pratiquement à l'amélioration d'une situation antérieure qui n'est jamais clairement évoquée dans les débats autour de cette problématique. On se rappellera que les esclaves en transportés en Amérique et Europe par les Négriers étaient baptisés contre leur volonté. Ce baptême forcé était une des principales ordonnances des commanditaires de la traite négrière. C'était un rituel destiné à se faire bonne conscience d’œuvrer pour Jésus. Selon les Actes des Apôtres, Jésus avait prescris : « Faites de toutes les nations des disciples » (Mathieu 28v19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,20et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.)

 

Une conversion sans consentement conscient (éclairé) constitue une contrainte politique. Le pire est encore une conversion naïve, par incitation ou par mode. C'est le cas de la théologie léopoldienne. La recommandation de Léopold II aux missionnaires en partance au Kongo ne fut en fait qu'une politique politicienne. Son abus des Saintes Écritures a certainement outragé Jésus comme l'avait écris Assani Fassassi (Assani Fassassi, op. Cit.). Les croisades d'évangélisation menée tambour battant ne correspondent pas à l'enseignement du Christ car elles ne transforment pas les convertis et l'auditoire.

Un réveil spirituel produit un peuple nouveau

Un peuple nouveau dans sa vision du monde et nouveau dans ses pratiques sociales. Or, tout le monde reconnaît que les mœurs des Africains se sont dégradées pendant que l'on crie au réveil spirituel. S'il y a effectivement réveil, qui font les guerres, qui violent les femmes et les enfants, qui tuent, qui pratiquent l'égoïsme, mentent, trichent les élections, répudient leurs femmes ou leurs maris, se montrent incapables d'élever leurs enfants, découvrent des enfants sorciers et les transforment en enfants de la rue ? La liste de questions est si longue à tel point qu'elle vide de tout son contenu, la ferveur du réveil spirituel tel que l'entendent ceux qui rêvent à une Afrique merveilleuse. Non, le réveil spirituel ne dégrade jamais ceux qu'ils transforment, transfigurent, faits des nouveaux êtres.

Les Etats africains tolèrent « un réveil spirituel sans lendemain », qui les empêchent de poursuivre et d'atteindre leurs objectifs légitimes et légaux. La renaissance africaine prônée par le prophète Simon Kimbangu à travers le mouvement kintuadi (unité et union, communion totale) fut à la fois un mouvement exceptionnel et exemplaire de réveil spirituel. Celui-ci a abouti près de 40 ans après à l'indépendance du Kongo et de la majorité des États africains.

C'est un mouvement de réveil spirituel d'une grande ampleur, le panafricanisme, dont le kintuadi donne un contenu conceptuel et philosophique majeur qui déclenché cette révolution de mentalités ayant apporté la libération spirituelle que certains corrompent par le réveil spirituel.

 

Le réveil spirituel mené par les Eglises de réveil

 

Le réveil spirituel entrepris par les croisades d'évangélisation le courant chrétien protestant appelé « Églises de réveil », par exemple, qui sème le doute et le trouble au sein de la société africaine, se manifeste visiblement par les conversions de masse et la multiplication à l'infini du nombre d'églises, de lieux de culte et de serviteurs de Dieu à travers l'Afrique.

 

Les serviteurs de Dieu se satisfont malheureusement de cet accroissement quantitatif stérile. Le réveil spirituel n'est pas pensé quantitativement, il doit être pensé aussi et avant tout qualitativement. La Parole dit que l'on reconnaît un arbre par ses fruits. Mais fruits le réveil spirituel a-t-il produit ? Un serviteur de Dieu se vantait il y a deux décennie environ d'être un ministre de Dieu, au même statut social que le ministre du monde. Et d'ajouter qu'il est fier de m'annoncer que « Jésus recrute ».

 

Jésus recrute

 

« Jésus recrute » m'a affirmé un ministre de Dieu, tout fier de lui. « Il y a donc actuellement une grave crise de la foi ?» lui avait-je rétorqué à l'époque. « Car, selon nos observations, Jésus ne recrute que pour faire face à une augmentation exponentielle de pécheurs. Il montré l'exemple par sa propre pédagogie du recrutement de ses disciples. Un recrutement massif de serviteurs de Dieu répond à une urgence. Cette urgence est la dégradation des mœurs représentée par l'abandon des coutumes africaines» lui avais-je fait remarquer. La nature a horreur du vide. Le réveil spirituel comble un grand vide. Chacun veut entrer au ciel avec un autre. Ce qui est louable.

 

Depuis ce temps, le marché de l'emploi n'a cessé de prospérer. Jésus continue à recruter. De même, le marché du péché n'a jamais été si florissant. Les causes des conflits des logiques et des guerres n'ont jamais été plus banales et nombreuses. De même, les moyens de destruction massive de la vie n'ont jamais été aussi sophistiqués. Ce qui laisse penser que le marché de l'emploi des serviteurs de Dieu représente un grave problème anthropologique, social, économique et financier pour la société africaine. La confusion entre réveil spirituel et sommeil spirituel existe. Le marché de l'emploi des serviteurs de Dieu doit être régulé par les pouvoirs publics pour répondre effectivement à sa finalité spirituelle.

 

Extrait de la Bulle du Pape Nicolas V, 8 janvier 1454.

"Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au Roi Alphonse, entre autres choses, la faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins (c-a-d les Nègres), païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle (...) de s’attribuer et faire servir à usage et utilité ces dits royaumes, duchés, contrés, principautés, propriétés, possessions et biens de ces infidèles sarrasins (nègres) et païens (...)

Beaucoup de Guinéens et d’autres Noirs qui avaient été capturés, certains aussi échangés contre des marchandises non prohibées ou achetées sous quelque autre contrat de vente régulier, furent envoyés dans les dits Royaumes "

 

L'explosion de vocations africaines au moment où une crise de vocations sans précédent frappe l'Occident est inquiétante pour l'Afrique. Au rythme où ils se convertissent, les Africains resteront les seuls croyants au monde dans les prochaines décennies ou siècles. Il n'est question de juger ici s'il s'agit d'une bonne ou une mauvaise nouvelle. Le problème est que ce réveil ressemble de plus en plus à un sommeil anthropologiquement et sociologiquement. Les serviteurs de Dieu africains ne savent pas que c'est le sous-développement durable visible qui explique le réveil spirituel. Ce réveil spirituel tant vanté ressemble beaucoup plus à une planque.

Au début du Xxème siècle, les marxistes affirmaient que « La religion est l'opium du peuple ». Ils n'ont probablement pas eu tort : le réveil spirituel africain apparaît comme un opium du peuple. Si c'est cela qui se passe, alors, c'est très grave pour l'Afrique. Les serviteurs de Dieu sans culture africaine peuvent-ils correctement aider l'Afrique à connaître le bonheur social, traiter les causes des péchés qu'ils fustigent.

Ce mouvement de réveil spirituel touche simultanément toutes les religions présentes en Afrique. Il va de soi que la compétition est rude, très rude. C'est ainsi que le prosélytisme a atteint son apogée. On assiste sans le dire ouvertement à une guerre des religions qui affrontent les trois monothéistes entre eux et les trois monothéistes contre les spirituelles authentiques africaines. Les conflits touchent les différents courants dogmatiques de chaque monothéisme et de tous les monothéismes. La situation est donc compliquée et ne cesse de se compliquer.

 

La rupture de ces Africains pratiquants les trois monothéismes avec la culture africaine est un héritage de la théologie de la servitude élaborée par Léopold II Roi des Belges. Sa théologie de la servitude a inspiré toute la théologie missionnaire coloniale en Afrique. Les témoignages, l'abondante littérature et iconographie attestent de manière concordante la communauté de malfaisance de ce colonialisme spirituel. Ces documents pour la mémoire et l'histoire sont indispensable pour l'institution d'une théologie de la libération.

 

Le phénomène dit de « réveil spirituel » se caractérise par l'unité de son discours et la continuité de ses pratiques. Il s'agit sur le plan phénoménologique d'un vaste mouvement d'assimilation néocolonialiste. En effet, ce mouvement ne concerne pas que la dimension spirituelle de la culture africaine, il est un mouvement global qui s'attaque à tous ses fondements. La conversion devient un renoncement de tout lien affectif avec la culture africaine. La conversion se fait désarmement culturel. Les convertis sont doublement incultes : ils savent peu de choses de la culture occidentale et semble tout ignorer de l'essence de la culture africaine. Leur situation est psychopathologique : elle ressemble à une névrose collective.

 

La théologie de la servitude est un véritable testament théologique d'un monarque de pouvoir divin, édicte les Actes des Apôtres occidentaux en Afrique. Il s'agit de sa Recommandation aux missionnaires en partance pour le Congo, qui date de 1885, année du partage de l'Afrique par les puissances coloniales européennes lors de la Conférence de Berlin (lire l'Annexe 1 du présent ouvrage).

 

La Recommandation aux missionnaires en partance pour le Congo a causé un véritable choc des cultures. Les cultures coloniales européennes se confrontent aux cultures africaines authentiques depuis le XVème siècle. Plusieurs actes de barbarie ont été commis par les missionnaires pour le compte de leurs États mais également pour le compte de Dieu par son fils Jésus-Christ, le Maître de l’Église. C'est se demander comment les croyants d'un même Dieu et d'une même religion ne sont jamais parvenus à faire l'unanimité leurs interprétations de la Parole et leurs comportements dans les contrées où ils sont partis évangéliser.

 

Le réveil spirituel produit des croyants frustrés. Il contribue de manière déterminante à un sous-développement durable visible. Ces croyants frustrés qui ne se sentent pas de ce monde tout en vivant dans le monde sont victimes d'un grave dilemme. Preuves à l'appui, nous leur démontrons que « Nos péchés font le bonheur social des autres peuples. » (Mawete Makisosila,  Nos péchés font le bonheur social des autres peuples, Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2013).

 

La frustration est due au fait que ceux sollicitent constamment les deux cultures opposées malgré leur préférence pour la culture occidentale. Ils ne semblent appartenir totalement à aucune de ces deux cultures : ils naviguent à vue, et ne sont finalement satisfaits d'aucune selon les circonstances immédiates.

Ils sont d'apparence africaine et d'esprit, d'âme et de conscience occidentales mais ils sont de géographies et de nationalités prévues par les chancelleries africaines. Pourtant, ils vivent les mêmes discriminations et exclusions subies par toute l'humanité nègre. C'est ce dilemme que le professeur Frantz Fanon a décrit dans Peau noire masque blanc et les Damnés de la terre. Cette méfiance de ce qu'ils considèrent à tort comme la culture de Satan engendre obligatoirement l'oubli des rites et rituels, des langues maternelles africaines et de leur vision du monde.

Dans leurs langages et comportement ambivalents, ils considèrent encore la culture occidentale comme une culture divine à travers la bible qu'ils sont apportée aux Africains et la culture africaine comme une culture satanique ou diabolique. D'ailleurs, toute la culture africaniste est ambivalente, comparatiste, fait une observation à deux entrées : contenant la part de Dieu et la part de Satan.

Ce qui appartient à Dieu produit le développement, le progrès scientifique, technique et socio-économique. Ce qui appartient à Satan produit le sous-développement durable visible, l'ignorance, les superstitions, la pauvreté, la misère, les épidémies telles que le sida et la fière Ebola, le retard mental, le sous-développement durable visible.

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 00:17

MAWETE

Makisosila Nanga Ne Kongo

 

 

 

 

Culture de Dieu et culture de Satan ou Diable :

le sous-développement durable visible de l'Afrique enfin expliqué

 

 

« La souffrance de l'ignorant est inépuisable »

Proverbe africaine

 

Les Africains et Afro-descendants pratiquant les religions dites monothéistes s'entendent-ils parler lorsqu'ils jugent la culture africaine diabolique et satanique, paraît-il, parce qu'elle se compose des coutumes, des traditions, des superstitions et de sorcellerie ? Que veulent dire tous ces terminologies en langues maternelles africaines ? Absolument rien sinon le contraire de ce que tout le monde croît par manque de culture africaine.

Comment peut-on, en hommes sensés, imaginer que Dieu qui a fait de l'Afrique le berceau de l'humanité, le lieu de son œuvre, lui a donné une culture qui n'est pas conforme à sa volonté ? La culture africaine serait-elle une source de péchés ? Autrement dit, les Africains et Afro-descendants seraient-ils les seuls habitants de la terre qui ne respectent pas la volonté de Dieu ? Chronologiquement, toutes les cultures non africaines ont apparu plus tard sur terre. Ainsi donc, Dieu avait supporté les péchés des Africains pendant des millénaires ?

Il suffit un peu de discernement et de bon sens pour découvrir la supercherie.

La bible ne se trompe pas lorsqu'elle affirme que « Mon peuple périt par manque de connaissance » (Osée 4v6). La production de l'ignorance de soi subie par les Africains et Afro-descendants fait de l'humanité nègre un problème pour le reste de l'humanité. La renaissance africaine doit prendre la place du réveil spirituel dans l'esprit, l'âme et la conscience de chaque Africain et Afro-descendant. C'est le seul réveil spirituel acceptable. En effet, la renaissance africaine est une renaissance spirituelle. Un vrai réveil spirituel ne jamais accompagné de désespoir et de doute. Au contraire, un vrai réveil spirituel se manifeste par une ferme assurance de ce que l'on croît.

 

 

Ce texte surprendra plus d'un lecteur qui connaît mon attachement à la foi. Je voudrais d'emblée avertir le lecteur que la série d'ouvrages publiés dans la Collection Opinion Publique Africaine est inspirée par les discussions informelles et parfois formelles qui prennent un contenu passionnel. La passion est une force sociale. Cette dimension passionnelle explique tout l'intérêt scientifique porté aux questions ici abordées. Les problématiques auxquelles la radio trottoir est sensible sont celles qui sont négligées par les élites politiques et l'intelligentsia africains. Ce manque de sensibilité se rend dans les politiques de développement conçues et mises en œuvre, quels que soient les pays considérés. Il y a une culture de l'ignorance des coutumes, traditions et mœurs africaines qui est préjudiciable aux Africains et à leur diaspora.

 

Évidemment, il est de coutume de laisser aux africanistes le soin de traiter les problématiques courantes africaines. Aucune problématique n'échappe à leur attention. Et cela ne choque personne. Par expérience, lorsque c'est le cas, les Africains achètent et lisent abondamment de ce type d'ouvrages problématiques. Il est question d'examiner à partir de l'opinion publique africaine toutes les théories qui concernent l'Afrique. C'est la croyance qui oriente la société. Le développement est une théorie en activité depuis 1945 car elle représente depuis plus longtemps que cette date une croyance occidentale. (Robert, Ritz, Le développement, une croyance occidentale, La Découverte, Paris, 2006) Les anciennes puissances et les élites africaines croient majoritairement qu'elles apportent une contribution convenable aux Africains. Pour ces derniers, leurs apports représentent des obstacles. C'est le cas de la problématique de l'assimilation et du renoncement à la culture africaine dont les conséquences sont considérables dans l'évolution du continent.

 

Une ignorance préjudiciable du patrimoine culturel africain

 

 

Il est inadmissible d'ignorer l'opinion des Africains sur les grandes questions qui concernent leur existence. C'est aux chercheurs africains de prendre acte et de faire parler leur peuple. Une problématique comme la démocratisation, qui est une arme de déstabilisation massive, a fait l'objet de nombreuses publications sans prendre en considération l'opinion publique africaine. Les chercheurs n'ont eu pour seule source que les travaux africanistes et parfois le point de vue de la classe politique. Le climat de tensions qui règne au sein de la classe politique rend presque impossible la production d'un savoir valable pour l'action. Le discours du politicien africain est fait de médisances du pouvoir contre l'opposition et vice-versa.

 

Le premier colloque international sur le sous-développement durable organisé par le Laboratoire d'Anthropologie de la Renaissance Africaine (LARA)

 

Une revue approfondie de la littérature sur le développement de l'Afrique a permis de constater l'inexistence des travaux sur le sous-développement. Le sous-développement est selon la littérature l'état dans lequel est cantonné l'Afrique. Les causes évoquées, de mêmes que les solutions, ne prennent pas en compte l'opinion publique africaine, notamment celle qui est recueillie à travers la radio trottoir pour définir ce phénomène, identifier ses causes, avoir un avis sur les politiques de développement déjà mises en œuvre, ouvrir de nouvelles pistes de recherche susceptibles de contribuer à la sortie de crise dénommée renaissance africaine. La renaissance africaine est une philosophie politique, scientifique, spirituelle, etc. validée par l'opinion publique africaine. Une fois de plus, la recherche sur le terrain démontre que la radio trottoir est l'opinion publique africaine (opa).

 

Le rapport des Africains à leur culture est paradoxal

 

La méfiance grandissante des Africains pratiquant les religions dites monothéistes envers leur culture est une constante du phénomène dénommé « réveil spirituel» qui connaît une expansion fulgurante à travers l'Afrique et sa Diaspora. [Qu'est-ce le réveil spirituel?]Cette méfiance est la conséquence d'un lavage de cerveau séculaire savamment conceptualisé et mis en œuvre au cours des cinq siècles d'esclavage, de colonialisme et de néocolonialisme. Cette situation a été largement dénoncée par le professeur Cheikh Anta Diop et l'est encore par tous ses continuateurs (Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Présence Africaine, Paris, 1954). Le réveil spirituel parachève l'assimilation et la néo-colonisation d'une partie de la population de l'Afrique. Une partie de l'Afrique a décidé de résister par tous les moyens de la liberté de conscience, y compris par l'apostasie.

 

Le réveil spirituel prônée par les religieux n'est pas une renaissance africaine,

il est un véritable néocolonialisme

 

En se fondant sur la bulle du Pape Nicolas V (Tomaso Parentucelli, 1398-1455), du 8 janvier 1554, qui prétend que Dieu lui avait inspiré de prescrire à tous les Blancs de la terre de prendre en servitude perpétuelle tous les Noirs de la terre (Lire le texte complet de la bulle in Assani Fassassi, Le péché du pape contre l'Afrique, Jésus outragé, l'Afrique courroucée, Qalam, Paris, 2002), beaucoup d'auteurs de différentes origines et une grande partie de l'opinion publique africaine (OPA) considèrent que l'esclavage, le colonialisme et le néocolonialisme sont d'essence chrétienne, scientifique (Théorie de la hiérarchie des races de Gobineau, Lévy Buhl, et autres) et juridique (Code noir de Colbert promulgué en 1685). Ces différentes théories ont eu des conséquences pratiquées qui sont encore vécues de moins en moins grande ampleur par les Noirs à travers le monde. De ce point de vue, les mêmes outils conceptuels qui ont eu pour conséquences l'esclavage, le colonialisme et le néocolonialisme ne peuvent d'aucune manière provoquer un réveil spirituel chez ceux pour qui ils servaient de poison.

 

À moins que la période qui va de l'esclavage aux indépendances africaines soit considérée comme une ère de sommeil spirituel, il n'y a que le manque de contrainte politique qui jadis convertissait sans consentement et conscience qui peut expliquer et justifier le choix du vocable « réveil spirituel ». Malheureusement, ce n'est pas le cas. Il existe une contrainte politique exercée par la main invisible. Les serviteurs de Dieu prolonge sans s'en rendre compte, les effets désastreux de l'esclavage, du colonialisme et du néocolonialisme.

 

L'opinion publique africaine se préoccupe de la situation de la spiritualité en Afrique et dans le monde pour apprécier les conséquences de l'expansion des religions dans ses relations internationales. C'est donc au delà du fit religieux que le problème du réveil spirituel se pose effectivement. Pour certains, le réveil spirituel restera une escroquerie tant qu'elle ne contribuera pas à l'amélioration de la situation de l'Afrique. Ils se fondent sur les conséquences de la Réforme protestante et la Renaissance européenne. Un réveil spirituel en Afrique devait avoir un impact plus important que celui qu'il a eu en Europe, à cause de la ferveur spirituelle manifestée par les Africains et les Afro-descendants, sans laquelle les Églises seraient vides en Occident.

^à suivre)

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 22:25
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J'ai lu avec une rare gourmandise de milliers de commentaires, articles, dossiers de presse et ouvrages sur les dictateurs africains et je reste à ma faim. Je suis à chaque fois surpris par la naïveté des Africains et la cupidité des Si j'ai assez bien compris ce que les analystes occidentaux e ntendent par un dictateur africain, je n'ai toujours rien saisi ce que les Africains qui sont les premiers concernés des mœurs politiques courantes de leurs élites ont compris de ce que dictateur veut dire. Car dit par les étrangers, anthropocentriques, c'est-à-dire imbus d'eux-mêmes et nourris par un racisme séculaire qui a causé tant de malheurs aux Noirs à travers l'esclavage, le colonialisme et le néocolonialisme, je ne trouve pas que les Occidentaux soient les plus aptes à juger quel dirigeant africain est ou n'est pas dictateur.Le Roi Léopold II de Belgique a fait couper les mains à ceux qui refusaient d'apporter leurs bols d'hévéa. Aucun article occidental ne la jamais traité de dictateur. En fait, on peut être dictateur par rapport à son peuple et par rapport à un peuple étranger qu'on domine. Il est important, d'un point de vue éthique, que le champs sémantique de la notion de dictateur soit élargi de dictateurs nationaux et à dictateurs internationaux. Le contexte international actuel le justifie. Au cours de cinquante dernières années, on a constaté que les dictateurs africains partageaient totalement la responsabilité de leurs actes avec les démocrates occidentaux et orientaux. Ainsi, je propose de parler de collèges dictatoriaux nationaux et de collèges dictatoriaux internationaux.

Nous pouvons chacun de nous, conscients de l'histoire des relations internationales de l'Afrique avec l'Occident et l'Orient depuis deux mille ans, procéder à l'étude de la dictature comparée appliquée aux peuples africains entre les dirigeants africains et étrangers. C'est une mission civilisatrice. On ne peut mieux comprendre la dictature africaine qu'en mesurant la démocratie pratiquée par les Occidentaux en Afrique. Je voudrais par là dire que si ce sont les Africains intellectuellement conscients et libres de leurs analyses qui en étaient arrivés à qualifier leurs dirigeants de dictateurs, cela aurait eu une valeur symbolique bénéfique pour l'avenir du continent. Il en est pas le cas : c'est souvent en qualité de misérables perroquets que les Africains insultent leurs chefs d'Etat de dictateurs. Les étrangers ont raison de traiter nos chefs d'Etat de dictateurs : ils ont des privilèges à sauvegarder. C'est pour cela qu'ils pratiquent la technique de « diviser pour régner ». Les Qu'est-ce que la dictature en Afrique ? Que reproche-ton aux dictateurs africains que les démocrates occidentaux n'ont pas fait aux Africains ? Ces deux questions doivent être abordées avec conscience et sérieux par tous les Africains afin de mettre fin à une controverse qui nous fait perdre du temps et des moyens sur l'essentiel. Les élites africaines des années 50, 60, 70, 80 et 90, qui ont travaillé avec nos « dictateurs » ont tous des comptes à rendre. Chaque personne qui a assumé des responsabilités, de l'instituteur au policier et de l'agent communal au ministre nous doit des comptes et la vérité. Nos élites nous mentent sur la moralité de nos chefs d'Etat et leurs milliards. Chacun responsable de l'Etat, quel que soit son niveau hiérarchique nous doit nous dire ce qu'il a fait lorsqu'il était aux affaires. Nous découvrirons qu'il n'y a jamais eu que des dictateurs mais il y a toujours eu que des collèges dictatoriaux.

Pasi ya zoba esilaka te. Les souffrances de l'ignorance ou du naïf sont perpétuels. Africains, lisons, réfléchissons et écrivons ! Cessons de répéter comme des perroquets ! Quels Occidentaux traitent leurs chefs d'Etat de dictateurs pour dénoncer leur interventionnisme actif dans les affaires africaines ? Une sagessse africaine enseigne : « Traverse avant tout la rivière avant insulter le crocodile » Il y a une multitude de révolutionnaires sur Paris des années 80 à 2000 et même ceux des années FEANF qui sont au pouvoir et qui font preuve d'idotie au même titre et peut-être plus que les dictateurs qu'ils insultent. Nous attendons qu'ils s'insultent publiquement eux-mêmes.

africaines



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    • « voila la fin du règne d'un dictateur,quel honte pour l'Afrique,et pour Kabila ça sera comment, inutil yakosala mabe »



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      • Vanite des vanites !! Celui la fut plus fort,puissant,intelligent et plus congolais que Kabila...Il nous PILLE,TERRORISE.MALTRAITE avec ses acolytes pendant 32 ans..Il est mort comme un chien a l'etranger!!J'espere que Kabila,Kengo et autres y pensent!!Quelle memoire courte!!Qu'ils aillent en enfer.....

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 13:49

Seul celui qui parle sa langue maternelle et vit sa culture est libre

La plus durable de toutes les victoires est la victoire sur la culture des vaincus et des convaincus chosifiés. L'ignorance est un problème psychiatrique, c'est une maladie chronique grave. Mieux prévenir que soigner l'ignorance. Pour cela, il n'y a qu'une seule métode de prévention de l'ignorance : transmettre, acquérir et vivre sa culture dans sa langue maternelle. Comme l'enseignait le prophète Simon Kimbangu, Dieu a donné à chaque peuple une langue pour pourvoir communiquer avec lui et avec lui-même. Pour être intelligent, il faut d'abord être intelligent dans sa langue maternelle et sa culture. La langue est le moteur de la culture et du développement. La langue est l'outil essentiel de la puissance et du rayonnement des peuples. Aucune grande puissance au monde ne parle dans une langue étrangère.

L'intellectuel est celui qui pense et influence sa société

Il y a bien de gens qui ne pense plus et qui ne participe plus à l'évolution de leur société et de leur peuple. C'est le cas de hauts fonctionnaires, de la plupart de diplômés, qui ont choisi la belle vie au bureau et qui ne lisent plus ou jamais. Pour eux, l'important est d'occuper un emploi et d'avoir un salaire au délà de leurs compétences, si possible. Le manque de lecture produit l'inculture, la paresse de participer de manière déterminante au développement de la société et du pays. C'est pour se valoriser que tout diplômé se déclare intellectuel. C'est une grave escroquerie sociale. A force de croire que tout diplômé est un intellectuel, ceux qui ne font plus aucun effort pour influencer la société et qui occupe des fonctions publiques font ce qu'ils veulent. être intellectuel est un honneur qui se mérite. Beaucoup d'autodidactes prolifiques sont des intellectuels. En effet, sans détenir aucun diplôme, ils jouent un rôle déterminant dans le rayonnement de leur langue et de leur culture.

Tout diplômé n'est pas un intellectuel

Ce n'est pas le diplôme qui rend intellectuel, c'est l'exercice de la pensée, la pratique du débat, la détermination à contribuer à la production des savoirs sur tous les problèmes qui préoccupent la société. L'intellectuel est une sorte de prophète à qui il revient de diriger l'humanité. Il est un muntu, une tête, guide, un éclaireur, une sorte de boussole destinée à orienter la marche de sa société.
Un illettré en alphabet latin et en langues occidentales n'est pas obligatoirement un inculte. Un lettré, un ntu tangua, une tête qui compte, est un dépositaire des savoirs sur sa langue et sa culture. L'intellectuel est celui qui sait penser et s'adresser à son peuple dans sa langue et selon sa culture.

Qu'est-ce que la culture ?

"La culture est l'enseble des valeurs transmises des ascendants aux descendants sans le consentement des descendants" (Mawete Makisosila, Paris, 2000). La culture n'est pas ce qui reste quand on a tout oublié, elle est l'expression de la mentalité dans les gestes et faits quotidiens. Elle est la manière de vivre compatible et convenable à la mentalité d'un peuple et son environnement. La culture se pratique sans aucun effort. Elle ne coûte pas.
Le sous-développement est à la fois le produit et la manifestation de l'inculture. Un peuple colonisé ou assimilé est fait inculte. Souvent, il ne sait plus grand-chose de lui-même et de celui qui l'a chosifié et imbécilisé, pour reprendre Aimé Césaire et Bilolo Mubabinge. La culture s'hérite, s'acquiet, se transmet et se préserve. La culture est hérité des ancêtres. Elle est une science, une longue expérience sociale, une référence pour faire face à toutes sortes de défis. La culture s'acquiet par le travail sur l'héritage ancestral : apprendre, découvrir, redécouvrir, pratiquer, encrichir, etc. La culture est une école de la vie, le lieu où l'on devient et l'on demeure quelqu'un : identifié et identifiable. La culture est l'ensemble des valeurs dont est fier de transmettre en vue de faciliter la tâche aux générations à venir.

L'intellectuel est celui qui lit abondamment

Celui qui ne lit pas n'est plus un intellectuel. C'est vrai, frères Rocha Nefwani et Pepe Pinnock, votre échange est plus qu'intéressant pour tous nos lecteurs. Quand tu entres chez quelqu'un, regarde d'abord s'il a une bibliothèque ou un lot de livres à portée de mains avant de juger s'il est ou non un intellectuel. Il faut que nous prenions soin de déclasser tous les faux intellectuels de chez nous. C'est un devoir d'éclairer notre peuple sur la problématique de l'intellectuel. Il n'est pas possible d'introduire et répandre la culture de la lecture sans faire la lumière sur la question de l'intellectuel. Nous avons beaucoup des diplômés mais presque pas d'intellectuels. Tous ceux qu'on appelle intellectuels chez nous sont des simples diplômés. C'est à cause de tous ces diplômés qui ne lisent pas qu'un Caucasiena dit : "si tu veux cacher quelque chose à un noir, mets-le dans un livre."

Qui lira si ceux à qui il revient de lire et diffuser les savoirs ne lisent plus ? Nos diplômés sont nos premiers ignorants. Nous devons avoir le courage de le constater et le dénoncer.

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 22:30

Les peuples africains se plaignent de manquer des émites capables de défendre leurs intérêts. Les élites africaines ne comprennent pas que leurs peuples leur manquent de reconnaissance comme l'ont si bien illustrer les révolutions nord africaines qualifiées de "printemps arabe". Ces soulevements qui ont abouti à la chute d'illustres hommes d'Etat et leur humiliation par tous les moyens sont la preuve d'une rupture de longue durée. Les peuples africains sont des cocottes minutes dont les thermostats sont prêts à exploser à force d'avoir été trop contenus.

 

La renaissance africaine est déterminée par le retablissement du dialogue et de la solidarité entre les peuples africains et leurs élites. Concrètement, il revient à toutes les composantes de la nation africaine de s'engager dans la même direction, unies et mobilisées dans une recherche des solutions consensuelle et dans un partage des responsabilités motivant.

Cet ouvrage reprend d'une manière concrète et pratique la pensée du Dr Kwame Nkrumah, à savoir, L'Afrique doit s'unir. Il revient à tous les Africains et Afro-Descendants d'instituer un véritable culte de dialogue et de solidarité pour faire face à tous leurs défis et enjeux. L'unité engendrée par le dialogue et la solidarité fait la puissance des nations et protège ses richesses.

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