Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 18:41

 

Construire un musée pour la recherche culturelle en Angola


« Un peuple sans conscience historique est une population »

Cheikh Anta Diop

 

 

Une preuve de prise de conscience culturelle et historique


Nous venons d’apprendre avec beaucoup d’intérêt l’initiative des étudiants angolais dans le domaine de la culture qui propose aux autorités la construction d’un musée de recherche culturelle. Nous adressons aux initiateurs nos encouragements en même temps que notre conception du sens que doit prendre la réalisation pour le bénéfice de notre génération et celles qui viendront après nous. Un peuple indépendant et qui veut jouir de son indépendance, et donc de sa capacité de décider de son destin, est celui qui prend l’initiative culturelle et historique. Pour nous, la culture est notre manière de nous penser et d’agir au quotidien. Vivre dignement, c’est être capable de prendre des initiatives, les réaliser et en jouir. L’histoire est tout ce que nous faisons en vue de nous survivre. Voilà en quoi, l’initiative des étudiants angolais en culture nous interpelle :

 

« L'étudiant du cours de géographie/histoire, Leonardo Adriano, a souligné que l'existence d'un musée dans une région déterminée, promeut l'éducation et la culture, mettant en exergue la primauté de la fonction éducative qui correspond à sa démocratisation du savoir, d'où son importance. … Il a affirmé que la coopération entre le musée et l'école est considérée comme une action culturelle qui est un processus de médiation de l'action d'éducation, car les musées sont des lieux où l'on expose divers matériels qui font partie de l'histoire des hommes. »

 

Une conception élevée du patrimoine culturel

 

L’idée même du patrimoine culturel est de saisir que la culture est la science des sciences d’autant plus qu’elle représente pour chaque peuple la somme des expériences  conclusions réalisées au cours du temps et qui lui ont permis de faire face à ses besoins et  défis. Puisque la culture est le fruit d’une longue expérience et donc scientifiquement attestée, accessible à la majorité d’un peuple et lui permet de s’adapter en toutes circonstances, il revient à chaque génération de la recevoir telle qu’elle est, de l’enrichir selon son temps, ses opportunités et contraintes tout en la préservant ; enfin de l’étudier, la thématiser et la transmettre en vue de faciliter la tâche aux générations à venir. Ainsi pensée et pratiquée, la culture, richesse des richesses, constitue notre première préoccupation et responsabilité. La connaître, la découvrir et redécouvrir constamment, est de notre responsabilité au quotidien. La prédominance de la dimension économique du développement est un arbre qui cache la forêt nommée « sous-développement ».[1] Le sous-développement est un état culturel. Les travaux du LARA concluent que l’économique n’est qu’une des dimensions de la culture. Il n’y a pas de développement sans conscience culturelle et historique.     L’initiative des étudiants en culture constitue une prise de conscience de la dimension culturelle du développement. Elle démontre une prise de conscience de la fonction stratégique de la culture. Nous savons que le « sous-développement durable »[2] que vit l’Afrique aujourd’hui résulte à la fois de la destruction d’une partie appréciable de notre culture au contact de l’esclavage et du colonialisme, mais aussi de l’insuffisance de sa connaissance et de sa relativement faible implication dans notre recherche quotidienne des solutions à nos défis.

 

Qu’est-ce que la culture pour nous ?

 

Pour nous, « La culture est l’ensemble des valeurs transmises des ascendants aux descendants sans le consentement des descendants ».[3] Une culture doit demeurer telle qu’elle est reçue dans ses fondements.  Il revient donc à la responsabilité de chaque génération, pour ne pas la trahir mais l’assumer, de l’enrichir. On ne réforme jamais une culture comme le colonialisme, soutenu par l’Eglise et sa croisade d’évangélisation l’impose aux Africains. Il n’y a jamais des réformes culturelles en Occident. Par contre, les réformes initiées par chaque génération, dans le contexte propre de son existence et de ses relations internationales, doivent contribuer au dialogue des cultures et des civilisations, à la coexistence pacifique nationale et universelle, en recherchant constamment des formes appropriées d’adaptation fondées sur la culture locale, nationale et mondiale.

 

Concevoir un musée ne doit pas être une tentative de « triage » de notre culture

 

L’idée de concevoir des écomusées pour encourager cette initiative de recherche culturelle nous semble la plus efficiente. Comme le font l’Unesco et tous les Etats qui ont acquis une grande expérience en matière de conception et de mise en œuvre des politiques culturelles, l’Angola notre pays peut procéder dans un premier temps, cela nous semble une urgence historique que les dirigeants doivent assumer à tous les niveaux, à la classification au titre de patrimoine culturel et naturel de l’Angola, une part appréciable des ressources culturelles matérielles et immatérielles que les composantes sociales et politiques de chaque localité voudront voir rapidement préserver. Cette politique culturelle de classement au titre du patrimoine national pourrait être élargie en conséquence pour contribuer à une préservation mondiale des principaux sites en qualité d’écomusées. Nous pensons aux villages, aux aires de pratique du pastoralisme les plus anciens ou de culture des plantes utilisées dans l’artisanat, etc.

Dans ce sens, le musée doit tout contenir car la pratique du tri de ce qui est ou non le plus représentatif de notre culture est une approche risquée pour la compréhension par les générations futures de l’unité culturelle de notre peuple et notre pays. Il faudra se souvenir qu’une part considérable des chefs d’œuvres angolais se trouve dans les musées occidents ou dans des collections privées dispersées à travers le monde. La construction de ce musée doit être le point de départ d’une nouvelle politique culturelle en Angola.

 

La conception du musée en tant que ressource matérielle pour la recherche culturelle

 

Le fait qu’une l’initiative d’une telle importante est prise par la génération montante nous reconforte  pour l’avenir de notre pays. Les dirigeants de notre pays doivent soutenir rapidement cette initiative et doivent prendre conscience et agir de toute urgence. Les étudiants en culture, qui sont les futurs gérants de notre avenir culturel doivent trouver les conditions favorables pour œuvrer pour la sécurité culturelle de notre pays. Pour cela, deux objectifs peuvent immédiatement être poursuivis :

 

1 - Conceptualiser le « patrimoine culturel » selon la mentalité héritée de nos ancêtres.

 

Les nombreuses définitions du patrimoine culturel fournies dans la littérature échappent à la vision africaine du patrimoine culturel et à celle de l’héritage. Ainsi donc, tout en s’inspirant de ces définitions, il nous semble opératoire de procéder à une définition culturellement convenable aux ambitions de notre pays. Nous devons nous inspirer de l’expérience de la manière dont nos ancêtres les plus récents ont reçu, vécu, entretenu, enrichi et nous ont transmis notre culture selon leurs générations et époques.

 

2 - La conception du musée doit être culturellement durable

 

Le musée doit être conçu de telle manière qu’il vive et nous survive. Sa conception ne doit pas être en rupture avec la production matérielle et immatérielle que nos ancêtres nous léguée. Cela veut dire aussi que les architectes qui concevront  le musée ne conçoivent pas un musée éloigné de la connaissance et de la mentalité de notre peuple. Ils doivent solliciter entièrement notre culture, tous ses représentants, usagers et consommateurs. Il suffit de constater que notre pays n’a pas profité de l’architecture léguée par nos ancêtres. La recherche culturelle comprend indispensablement une dimension architecturale. Le lieu où seront fixés pour l’éternité une partie de notre patrimoine culturel doit correspondre à la mentalité et à l’environnement de ceux qui l’ont produit.              Cheikh Anta Diop (1923-1981), père de l’historiographie africaine,  auteur du célèbre monument de la culture africaine que représente son ouvrage fondamental : Nations nègres et culture[4], avait précisé comment l’africain doit procéder dans sa création. C’est dans cet esprit que nos ancêtres ont créé de tout temps. C’est dans cet état d’esprit que nous devons inventer les conditions appropriées pour nous développer culturellement et durablement. La culture est l’outil le plus efficace du développement.[5]

 

« C’est donc à une double exigence sociale et intellectuelle que notre art devra être soumis, pour être valable à nos yeux. Ainsi l’artiste africain qui écrira pour le seul plaisir de chante la beauté des nuages, qui fera des descriptions par pure délectations et pour faire montre de sa virtuosité, ou qui sculptera des formes pour elles-mêmes, vit en dehors des nécessités de son époque. Il en est de même de l’artiste qui tournerait les yeux vers le passé et se complairait dans une évocation pure et simple de celui-ci ; car se faisant, il oublierait que la tradition bien comprise ne doit pas nous emprisonner dans une routine, mais doit nous servir de tremplin pour élever notre monde au niveau de l’époque moderne. Par contre, l’artiste qui posera le problème social dans son art, sans ambiguïté, d’une façon propre à secouer la conscience léthargique ; l’artiste qui posera au cœur du réel, pour aider son peuple à découvrir celui-ci ;  l’artiste qui saura exécuter des œuvres nobles dans le but d’inspirer un idéal de grandeur à son peuple, qu’il soit poète, musicien, sculpteur, peintre ou architecte, est l’homme qui répond, dans la mesure de ses dons, aux nécessités de son époque et aux problèmes qui se posent au sein de son peuple. »[6]

 

3 - Il y a une véritable urgence d’enrichir la taxonomie de notre recherche culturelle : inventorier, vivre, entretenir, thématiser, transmettre, découvrir et faire découvrir.                                                                                                                                                                                                           L’initiative des étudiants en culture doit interpeller au plus haut niveau toutes les composantes sociales et politiques de notre pays. La responsabilité des gouvernants demeure toutefois la plus indispensable et la plus significative. Le peuple propose et décide et l’Etat met en œuvre. Un Etat qui fonde son action sur la culture de son peuple réussit à coup sûr. Ainsi nous l’avons écrit : « Gouverner, c’est marquer culturellement son temps ».[7] La recherche culturelle doit tendre nécessairement à faire prendre conscience à toutes les composantes de notre peuple que la culture est notre principale source de richesse. C’est pace que cette dimension enrichissante y compris économiquement et financièrement n’a pas été souvent mise en valeur qu’elle apparaît comme le parent pauvre de la vie nationale. Les efforts consentis par les autorités angolaises sont considérables. Il doit en résulter une mobilisation qui puisse se manifester dans la capacité collective à créer et soutenir légalement et financièrement les initiatives et entreprises culturelles. Le peuple angolais est culturellement inventif et innovateur comme le prouvent non seulement les créations héritées mais celles d’aujourd’hui. La mobilisation des autorités en faveur des créations actuelles doit se ressentir au niveau des créations anciennes. Il importe par la même occasion de souligner la nécessité et l’urgence d’une saine coopération en matière de recherche culturelle entre les autorités locales et nationales, les chercheurs en culture et les entrepreneurs culturels. C’est la condition indispensable pour entretenir la vitalité culturelle de notre pays.

                                                                                                                                                                                                                   4 - La contribution de l’expérience en matière de recherche culturelle du Laboratoire d’Anthropologie de la Renaissance Africaine (LARA), à Paris (France)

 

Depuis plusieurs années déjà, le LARA organise des cours et conférences sur « L’unité culturelle de l’aire bantoue », dans recherche culturelle interdisciplinaire menée par les chercheurs du laboratoire et en collaboration des institutions françaises et européennes spécialisées en matière de culture. Cette initiative a été lancée à la suite d’une conférence organisée en collaboration avec l’association Angola Horizon sise à Paris sur L’unité culturelle de l’Angola.[8] Le LARA se propose de soutenir l’initiative des étudiants en culture dans la mesure de ses moyens. Sa contribution et sa collaboration peuvent se décliner une participation à l’enseignement et à la recherche. Elle peut aussi, entre autres, consister à toutes formes d’expertise.

 

Nous continuerons en conclusion à suivre le développement de ce projet qui nous tient à cœur. Il revient aux initiateurs de nous impliquer dans la mesure du possible à toutes ou à une partie de leurs activités.

 

Mawete Makisosila

Homme de culture

Directeur de Pyramide Papyrus Presse, Editeurs et du Laboratoire d’Anthropologie de la Renaissance Africaine (LARA) – Paris

Tél. /fax : 0033(0) 1 42 43 64 57   Port. : 0033(0) 6 84 46 21 46

Mail : pyramidepapyruspresse@hotmail.com



[1] C’est le Laboratoire d’Anthropologie de la Renaissance Africaine (LARA) qui est la première institution de recherche universitaire à avoir organisé un colloque consacré à la « conceptiologie du sous-développement. »

[2] Sous-thème du Colloque sur le Sous-développement organisé par la Laboratoire d’Anthropologie de la Renaissance Africaine (LARA), le 27 novembre 2010 à l’Espace 6B, à Saint-Denis (France), en marge de la dédicace de l’ouvrage de Mawete Makisosila intitulé : Le mieux vivre ensemble visible. Bilan du Cinquantenaire des indépendances africaines. Coopération et Développement. Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2010. 214p.

[3] Mawete Makisosila, Paris, 2000. Lire aussi : « Gouverner, c’est marquer culturellement son temps » dans la préface à l’ouvrage d’Armand Mavinga Tsafunenga : A la recherche d’un modèle de développement culturellement durable. Pour bâtir une vraie et nouvelle République Démocratique du Congo. Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2007, p. 12.

[4] Cheikh Anta Diop : Nations nègres et culture, Présence africaine, Paris, 1954.

[5] Nous préférons d’ailleurs le concept de « bonheur social » proposé par le professeur Théophile Obenga, ancien directeur du Centre international des civilisations bantoues (CICIBA) et du Département des études africaines de l’Université d’Etat de San Franscico aux Etats-Unis.

[6] Cheikh Anta Diop : Nations nègres et culture, Présence africaine, Paris, 1954, pp. 525-526.

[7] Mawete Makisosila, préface à l’ouvrage d’Armand Mavinga Tsafunenga : A la recherche d’un modèle de développement culturellement durable. Pour bâtir une nouvelle et vraie République Démocratique du Congo. Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2007.

[8] Cfr in Dailymotion « L’unité culturelle de l’Angola ».

Partager cet article
Repost0
7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 15:21

mawete makisosila 26-6-2008 Copier 
                         mawete makisosila


Nous informons nos lecteurs que notre site www.pyramide-papyrus-presse.com sera consultable d'ici peu. Veuillez consulter notre catalogue numérique.

Partager cet article
Repost0
11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 21:15



Ce 11 février 2010, cela fait 20 ans depuis que Madiba Mandela Rohilala a libéré de l'Afrique du Sud de l'apartheid. Beaucoup d'espoirs étaient mis dans cette libération en tant que président de cette nouvelle République et surtout en la prise de pouvoir par la majorité noire. Il demeure l'homme le plus constant du XXème siècle et de ce début de siècle. En effet, Mandela, combattant de la liberté n'a pas rompu avec président de l'Afrique du Sud et depuis 1995, le militant de grandes causes nationales et internationales. L'Afrique et le monde entier a besoin de voir émerger d'autres Mandela, exemplaire militant et humaniste.

Continuité ou rupture avec l'apartheid ?

Mandela est le seul prisonnier a n'avoir pas condamné à la prison ses géôliers. Il n'a pas pratiqué une politique de revanche, il a posé les bases d'une nouvelle Afrique du Sud, dite "Arc-en-ciel", permettant son peuple de vivre en paix, de se préparer aux grands enjeux de la mondialisation. En nommant ses ex- ennemis, les racistes et criminels Afrikaners, à de postes sensibles tels que la cvice-présidence

Le pouvoir blanc a toujours été et demeuer avant tout un pouvoir économique se plaignent ceux qui ne l'ont pas compris

Cela est évident. Et Mandela est celui qui a compris que ce n'est pas sage de faire du "désarmement économique" des Afrikanersl'ambition politique de la majorité noire. C'est en homme conscient et courageux qui a décidé de construire une Afrique du Sud équilibrée, par un transfert massif et contrôlé des richesses vers les plus défavorisés de ses concitoyens. Certes, la situation économique et sociale ne change pas vite, au rythme souhaité par la majorité noire et l'opinion africaine. Beaucoup constate amérement que la criminalité caractérise ce pays à cause de cette situation. Les faits démontrent que d'énormes progrès ont été accomplis. Le transfert des richesses vers la majorité noire continue. Le déficit de développement de très grande ampleur causé par l'apartheid impose une orientation des investissements en direction des zones les plus pauvres et donc les plus nécessiteuses. Le souci d'harmonisation économique et sociale qui caractérisent les dirigeants Sud Africains, issu de l'esprit de Mandela, permettra de pérenniser un projet politique ambitieux, qui atteindra certainement ses objectifs à moyen et à long termes.

L'esprit de Mandela doit guider les autres dirigeants africains. C'est une exigence culturelle et historique que la justice et unité nationale qui font défaut aux Etats africains imprègnent notre vie politique.

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 02:09


mawete makisosila 26-6-2008 Copier


Pyramide Papyrus Presse, Editeur de la Renaissance africaine et le Laboratoire d'anthropologie de la Renaissance africaine (Lara) vous présentent leurs meilleurs voeux de bonheur, de santé et de prospérité pour l'année 2010.

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 00:46

Catéchisme politique Lyon le 14-11-2009
Catéchisme politique Lyon le 14-11-2009
par Mawete Makisosila
Homme de culture
Editeur

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 00:44

mawete makisosila 26-6-2008 Copier
mawete makisosila 26-6-2008 Copier
par Mawete Makisosila

Partager cet article
Repost0
23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 23:59

Mawete

Makisosila Nanga ne Kongo


C’EST LA FAUTE DE NOS CHEFS D’ÉTATS !

C’est faux !

L’exemple vient d’en bas !

Préface du professeur ArmandMAVINGA TSAFUNENGA

Pyramide Papyrus Presse

Partager cet article
Repost0
4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 01:45

Voir la version complète :

Voir la version complète : vient de paraître Les défis majeurs de l'Afrique selon Simon


Anonymous
08/06/2005, 19h15
Vient de paraître :

Mawete Makisosila
Les défis majeurs de l'Afrique selon le prophète Simon Kimbangu. Sur la Foi de son Sermon-Testament de Mbanza Nsanda, 10 septembre 1921

Pyramide Papyrus Presse - juin 2005 Prix 7,50 euros

Commandez : 26, rue des Rigoles - 75020 Paris
Tél./fax : 01 53 16 14 82 ou 06 84 46 21 46 Vient de paraître Les défis majeurs de l'Afrique selon Simon

Anonymous
08/06/2005, 19h15
Vient de paraître :

Mawete Makisosila

Les défis majeurs de l'Afrique selon le prophète Simon Kimbangu. Sur la Foi de son Sermon-Testament de Mbanza Nsanda, 10 septembre 1921

Pyramide Papyrus Presse - juin 2005 Prix 7,50 euros

Commandez : 26, rue des Rigoles - 75020 Paris
Tél./fax : 01 48 74 48 06 ou 06 84 46 21 46
Partager cet article
Repost0
4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 01:39
Analyse et réflexion
François Soudan est-il un empêcheur à penser juste ? (Mawete Makisosila)

CHERS TOUS,

Comment peut-on comprendre Francois Soudan ?

CONGO BASHING ("Critique Permanente et Systematique")‏ ?

Faut-il croire à un étranger qui ment pour la seule raison qu'il n'a aucun intérêt de mentir ?

L'historien François Fauvet n'a-t-il pas raison de constater que "C'est le mensonge qui dirige le monde ?" Dans la contuinuité de ce constat, il y a aussi celui de Tibor Mende, ancien haut fonctionnaire de l'ONU, auteur de l'ouvrage : L'aide au sous-développement, qui a dit que " L'Afrique est le continent qui détient le record du plus grand nombre de mensonges par habitant." C'est dans ce cadre qu'entre les articles tels que celui de François Soudan paru dans Jeune Afrique.

"Quand on montre la lune à un sot, le sort regarde le doigt qui lui montre la lune".

C'est cela la psychologie de François Soudan, Colette Brackmane et tous les fossoyeurs de l'Afrique : nous montrer ce que leurs pays et civilisation veulent que nous voyons et nous soyons. Ils nous prennent pour des sots qui doivent regarder le doigt de celui qui nous montre la lune au lieu de regarder la lune. Les affirmations de François Soudant selon lesquelles les Congolais font preuve de pessimisme alors que tout va bien en RD Congo comme ça n'a jamais été depuis l'indépendance (lire son article dans Jeune Afrique de cette semaine), largement diffusée et commentées par certains Congolais, qui pensent malheureusement comme lui, qui croient que François Soudan est sincère et qu'il a lui-même vu ce qu'ils racontent méritent d'être réexaminées à leur juste valeur. Le problème est de savoir combien de Congolais vivant au pays voient ce qu'il prétend avoir vu ? Quel est l'intérêt rel de son article ?

Les Congolais qui habitent au Congo finiront par douter d'eux-mêmes et croire que ce qu'ils voient de leurs propres yeux n'est pas réellement ce qu'ils voient. Ils souffrent donc d'une certaine phobie.


Faisons l'effort de relire les écrits de ceux qui distribuent les mauvaises et bonnes notes sur les questions africaines tout au long de leurs carrières. L'apport de François Soudan est franchement discutable : ls goûts et les couleurs ne se discutent pas, dit-on. Mais, le droit et le devoir du journaliste ne consistent pas à choisir selon leurs couleurs et goûts, d'informer seulement leurs lecteurs. Ce n'est pas le cas pour lui et un grand nombre d'étrangers à l'Afrique, qui écrivent pour faire la police des esprits, nous influencer que nous éclairer. Il n'est pas interdit au journaliste d'avoir une opinion politique. Ce n'est pas dans le cadre de ses articles qu'il lui revient de le faire. Dans le présent article, François Soudan ment, il a prit position pour le pouvoir. C'est comme cela qu'il gagne son pain auprès des dignitaires africains. Là où le bat blesse, c'est lorsqu'il veut faire croire au monde que les Congolais sont pleurnichards et pessimistes. Il connaît donc mal la mentalité des Congolais qui écrivent.

Mentalité des Congolais qui prennent le risque d'écrire pour ou contre le pouvoir


Le Congolais est un bon vivant, un Être animé de paix et d'esprit de concorde, qui aime son pays plus que tout autre pays et qui refuse toutes sortes d'humiliation. Il est d'une fierté maladive et apprend vite. Il refuse d'être tapé deux fois de suite par le même ennemi ou adversaire : il connaît le passé et en tire toujours les leçons de sa propre expérience. Même s'il apparaît à beaucoup qu'il est inconscient, "m'enfoustiste", négligeant, -ce qui est faux-, un VRAI CONGOLAIS EST TOUJOURS UN CONGOLAIS QUI SAIT CE QU'IL VEUT !

Il n'y a donc plus de Congolais qui vivent au Congo et qui voient et qui sont capables d'apprécier la situation dans laquelle se trouve leur pays ? Les Congolais veulent des actes et non des promesses.


Il faut relire François Soudan de trois dernières décennies pour savoir à qui il accorde blanc sein et à qui il lance des épines. Chacun se rendra compte qu'il a souvent été du mauvais côté. Les critiques des Congolais ne s'adressent pas que contre la gouvernance du président Joseph Kabila. Douze ans après sa mort, le maréchal Mobutu demeure le chef d'Etat congolais le plus critiqué. Il est même considéré comme le responsable de la situation actuelle. Nous voudrons par cette observation montrer à François Soudan que peu importe ce qu'il a vu, ce qui intéresse les Congolais ce n'est pas de constater par eux-mêmes que des chantiers ont débuté ça et là, mais de vivre une véritable politique de continuité territoriale dans tous les domaines identifiés dans les Cinq chantiers du président Joseph Kabila. Les critiques ne consistent pas à l'accabler, au contraire, à l'aider à ouvrir les yeux sur les véritables enjeux et réalisations. Il ne travaille pas pour lui-même mais pour son peuple. Il n'est pas en compétition avec qui que ce soit parmi ses concitoyens, il n'est en compétition que contre le sous-développement durable que connaît le pays. Ce n'est nullement l'insulter ou le vilipender que d'affirmer que l'action de son gouvernement ne pénètre pas suffisamment au sein de la société. Tout le Congo est bien un grand chantier cela se conçoit. D'ailleurs, à quoi servirait d'avoir un gouvernement si ce n'est pas pour travailler en faveur du développement du pays ?

"Infranstructuratio
n" ou développement ?

Nous sommes parmi ces quelques rares chercheurs qui pensent que Mze Kabila et le président Joseph Kabila ont été trompés par ceux qui leur ont pondu leurs programmes de gouvernement. Il en est de même d'ailleurs pour leurs prédécesseurs. C'est pour cela que les critiques méritent d'être modérées et les responsabilités de ce déclin, largement partagées par tous les acteurs de la reconstruction nationale. En effet, pressés de profiter des richesses à tirer des infrastructures à construire, les élites qui entourent les chefs d'Etat leur ont proposé l'impossible à réaliser en un temps record. Pour restaurer chacun de secteurs concernés par les Cinq chantiers, il faut en moyenne une décennie de bonne gouvernance. Dans ce cas, il y avait certainement d'autres alternatives au Cinq chantiers à proposer au président Joseph Kabila. A mis mandat, si une ambition mesurée avait été définie, les résultats auraient déjà visibles, sensibles et profitables au plus grand nombre de Congolais. Le bons sens même aurait pousser les Congolais à commencer à apprécier les efforts consentis. Ce que François Soudan rapporte, tel que nous l'avons compris, c'est qu'il y a des chantiers ouverts ici et là. C'est un aveu d'impuissance intellectuelle de sa part lorsqu'il finit par applaudir une telle situation comme une preuve de renaissance congolaise. Ce n'est pas l'ego de qui que ce soit qui est sollicité mais l'accès à une meilleure qualité de vie. L'empressement à obtenir des résultats impressionnants à conduit à la confusion. Une même ambition avec une autre méthode aurait pensons-nous permis mieux que ce qui est fait actuellement.

Aucun planificateur loyal et honnête en matière de développement ne peut affirmer, sans être considéré de ridicule, qu'on peut réaliser Cinq grands chantiers englobant tous les domaines et besoins de la vie en société en un mandat de cinq ans.

Personne ne peut demander une telle entreprise à autrui. Ce n'est pas parce qu'il y avait urgence dans tous les domaines qu'il était louable de tout faire en même temps au risque de ne rien faire du tout. Les Cinq chantiers sont impossibles à réaliser en Cinq ans même dans les Etats bien structurés comme les Etats-Unis, la Chine, l'Angleterre, la France ou l'Allemagne. Nous vivons en Occident et nous savons avec quelle rigueur les grands travaux exécutés jours et nuits sont réalisés. Les pays dits développés donnent du temps au temps afin que les œuvres accomplies par chaque génération leurs survivent. Si nous avons nous-mêmes bien compris le président Joseph Kabila, les Cinq chantiers n'ont aucune finalité électoraliste mais reflètent son ambition de marquer l'histoire de sa présidence. Dans ce cas, ce n'est pas un saupoudrage qui ne fera que noyer le poisson qui l'intéresse, mais une volonté sincère de traduire dans les faits que "Gouverner, c'est marquer culturellement son temps." . (Mawete Makisosila, Gouverner, c'est marquer culturellement son temps, préface à l'ouvrage d'Armand Mavinga TSafunenga : A la recherche d'un modèle de développement culturellement durable. Pour bâtir une Vraie et Nouvelle République Démocratique du Congo, Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2007). Nous croyons qu'il s'inscrit résolument dans cette dynamique. C'est pour cela qu'il se soucie de la compétence de ceux à qui il veut faire confiance pour réaliser son projet. C'est en substance l'objet de son interview au Times du 4 avril 2009, dans laquelle il affirmait qu'il n'y a que 7 personnes compétentes au Congo.

L'impossibilité de réaliser les Cinq chantiers en temps et en heure obligera le président Joseph Kabila à solliciter un nouveau mandat en 2011. Il se résoudra pour cela à maîtrise son offre de développement.

Nous soutenons que les Chefs d'Etat ont été trompés pour plusieurs raisons dont les plus importantes sont, à notre humble avis ceux-ci :

- Il était impossible de trouver les ressources financières, techniques, humaines, etc. nationales et étrangères indispensables à la concrétisation de ce projet pharaonique, en ce peu de temps, compte tenue de la conjoncture internationale marquée par une crise financière, bancaire et boursière d'une rare ampleur depuis la crise de 1929 ;

- il est impossible de gérer, mettre en cinq ans de l'ordre là où tout le monde est d'accord pour reconnaître l'existence depuis la Deuxième République d'un profond désordre institutionnel, technique et social, que personne ne peut maîtriser seule ou en tant que gouvernement en si peu de temps ;

- l'instauration d'un système politique démocratique occidentalisé, incompatible avec les pratiques sociales en vigueur dans l'espace politique congolais, qui est fait de l'exclusion des opposants dans la gestion de la chose publique bloque largement le fonctionnement des institutions de la quatrième République. La fuite des cerveaux et de la main-d'œuvre a privé le pays de ses travailleurs les plus brillants dans tous les domaines  ;

Les planificateurs africains confondent tous sans distinction le développement et ce que nous appelons, faute de mieux,   " infrastrucration ". De quoi s'agit-il ? Le développement selon eux consiste à mettre en place des politiques des grands travaux sans vérifier s'ils sont en rapport réel avec les urgences en matière de bonheur social. Il apparaît que la demande sociale est souvent plus simple à satisfaire que l'offre de développement, les méga-infrastrures construites à la va vite, en vu, souvent, de se faire réélire à volonté. Les peuples ne sont toujours pas heureux alors que les infrastrures luxueuses et toujours qualifiées de modernes sortent du sol. La construction des infrastrures publiques nous fait oublier l'unité profonde du développement en tant qu'état de santé, c'est-à-dire, un état de bien-être physique, mental, social, économique, culturelle, spirituelle, bref un état de bien-être global. Le développement n'est ni un problème de construction des infrastructures modernes ni celui de croissance de la production industrielle ou de la mise en oeuvre d'un climat d'affaires favorables aux investisseurs étrangers, c'est la mise en harmonie de l'offre et de la demande en matière de gestion des ressources, des richesses et des déchets, qui doit aller de paire avec la création d'emplois durables.

Relancer l'économie sans relancer l'Homme Congolais ?


Nous avons lancé ce débat lors de la visite officielle de Mze Kabila en France, en 1998. Dans son adresse à la communauté congolaise de France et d'Occident qui s'est largement mobilisée à cette occasion, lui, aussi, n'avait pas caché sa détermination à "relancer l'économie congolaise, tuer le chômage, reconstruire le pays autrement, etc. " Lui, aussi, n'avait pas suffisament été informé par son entourage et ses conseillers à différents échelons que le mal congolais ne consistait pas dans le manque ou l'insuffisance de grandes infrastructures qui caractérisent un pays développé, mais dans une certaine crise de l'homme. C'est l'homme qu'il falait d'ord relancer.
 
Nous ne croyons pas à la mauvaise vcolonté politique des chefs d'Etat africains. Nous croyons qu'ils sont souvent dépassés par l'ampleur des magouilles commises par ceux qui sont chargés de mettre en oeuvre leurs politiques.
 
L'état dans lequel se truve un pays ne peut pas dépendre de la bonne ou mauvaise volonté du seul chef d'Etat mais de toutes les valeurs partagées par tous ceux qui ont des responsabilités à tous les niveaux. Le rapport des élites avec leurs cultures et les intérêts étrangers déterminent l'évolution des Etats africains. Dans un contexte mondial dominé par l'économie de la prédation et de la violence, ne gagnent des batailles politiques et économiques majeures que ceux qui font preuve de loyauté, de lucidité et de foi en leurs idées.

"Les batailles les plus meurtrières se font en temps de paix. Elles se font par la désinformation."

Ainsi pensent les stratèges de toutes origines. Il y a plus des morts en temps de paix avec la crise économique et la dégradation des valeurs et des institutions autochtones. C'est cela qu'il faut craindre des opinions telles que celles de François Soudan. Ceux qui considèrent que tout va bien lorsque leurs intérêts sont préservés sont légion en ce qui concerne le discours sur l'Afrique. A la demande de mieux être ete de mieux vivre, on ne propose aux Africains, la démocratie, les élections au quotidien, les brasseries, les crèmes éclaircissantes, le sida, etc. Ecoutez la chanson de Sam Mangwana intitulée "Colon gentil", dans laquelle il cite cette situation paradoxale dans lquelle se trouve l'Afrique. On donne toujours aux Africains ce qui n'est pas bon pour eux. On leur applique ce principe qui veut que " Ce qui est bon pour l'Occident est bon pour l'Afrique." Combien d'entre nous savent que seul l'historien français considérait que l'Afrique a une civilisation. Il y a de quoi à ne pas s'étonner que certains affirment que l'Afrique n'est pas encore entrée dans l'histoire.
Il y a donc trop d'allusions dans l'article de Francçois Soudan qui méritent que l'intelligentsia congolaise étudie. Ce n'est pas un honneur d'aillerus fait au gouvernement congolais lorsque François Soudan étale les réalisations en cours. "Si ton ennemi te donne un conseil, fait le contraire de ce qu'il t'a proposé" disait Cicéron, grand stratège grec de l'Antiquité.

L'alternance électorale n'est pas une alternance démocratique. Plaidoyer pour un dépassionnement du débat.
 
Entre 1960 à ce jour, tous les pays africains ont changé au moins une fois de chef d'Etat. beaucoup l'ont fait plusieurs fois, pacifiquement ou violement, par coup d'Etat, la situation ne s'est pas trop améliorée et s'est même dans beaucoup de pays très largement dégradée. L'opinion africaine est toujours tendue, attentive à des solutions miracles qui ne surviennent pas.
C'est vers un dépassionnément du débat que nous devrons tendre. Nous ne devrons pas avoir peur de débattre. Les raisons légitimes qui poussent à applaudir ou vilipender tel chef d'Etat ou tel autre politique sont souvent subjectives, suggérées et orientées par les représentations livrées par l'opinion étrangère dominante. Ce qui explique que l'opinion étrangère se substitue continuellement à l'opinion nationale. Autrement dit, l'opinion publique est en réalité une opinion étangère. Les Congolais qui ont commenté l'article de François Soudan l'ont fait sentimentalement, sans argumenter. Ils ont été pris dans le piège du prêt-à-porter conceptuel. Sont-ils eux-mêmes et leurs familles heureux de vivre la situation actuelle du Congo ? S'ils sont sincères, ce qu'ils ont un problème : qu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent de leur pays. Notre propos est d'affirmer que la situation est difficile et ne peut être traitée à la légère. Nous sommes conscients que la conjoncture internationale accroît les contraintes. Il nous faut donc travailler dans le durable que dans le provisoire. François Soudan applaudit le provisoire : il est contre la Renaissance congolaise. Le gouvernemetn congolais n'a pas besoin d'applaudissements, y compris dans la perspective de préparer sa rélection, il a besoin de fédérer les compétences congolaises éparpillées à travers le monde pour fonder sa légitimité par un consensus autour de son action. Adhesion n'est pas conscience.
 
Rien ne se fait ?
 
Le Congo travaille et se transforme depuis son indépendance. Il se trouve confronté en permanence aux défis de la pertinence du contenu, du taux de couverture nationale et du rythme de la mise en oeuvre des différentes politiques de développement qu'il a adoptées. C'est la prise de conscience et la prise en charge de ces problématiques par les institutions nationales qui méritent d'être abordées que des applaudissements intéréssés. Combien de nouvelles autoroutes, écoles, universités, conservatoires, ponts, cités, etc. qui sont déjà construits à 30, 50 ou 70% François Soudan a dénombré pendant son séjour au Congo ? C'est en ces terms qu'il doit informer et éclairer l'opinion. Que François Soudan reprenne sa bésogne inachevée. Ce sera à son honneur de ne plus accabler l'opinion africaine.

Mawete Makisosila
Homme de culture
Chercheur et consultant - Paris

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 09:34
De : Hors ligne Makisosila Mawete (pyramidepapyruspresse@hotmail.com) publié sur Hinterland, le
Envoyé : mar. 17/11/09 10:20
À : buinja@yahoo.com (buinja@yahoo.com); Jean--Pierre Mbelu (jpmbelu@yahoo.fr); sabifab@yahoo.fr; eti lopalo (france-3rccongo@hotmail.fr); Tembo alliance congolaise pour la Rép. Tembo alliance congolaise pour la Rép. (alliancecongolaise@yahoo.fr); la-constitution-en-afrique@voila.fr (la-constitution-en-afrique@voila.fr); Le Potentiel Le Potentiel (lepotentiel@yahoo.fr); lavoix_des_oublies@yahoo.com (lavoix_des_oublies@yahoo.com); lobservateur2001@yahoo.fr (lobservateur2001@yahoo.fr); pegguy luvuvamu (gpask1921@yahoo.fr); lescrisopprimes (lecridesopprimes@yahoogroupes.fr); mado linangoma (madolinangoma@yahoo.co.uk); keumayou (keumayou@hotmail.com); KANU Ramalho (kramalhomanu@yahoo.fr); CONGO ELECTIONS (congoelections@yahoo.fr); Afriqu' Echos Magazine (nouveautes@afriquechos.ch); eduardo Tusamba (helpdesk@ipdga.org); SIDIBE DIARRA SIDIBE DIARRA (revolutionafricaine@yahoogroupes.fr); culture sans frontières culture sans frontières (fopa.aicsf@caramail.com); groove sista (groove-sista@hotmail.com); SOS RDCONGO (collectifsosrdc@yahoo.fr); CIEL SUNDA (sundaciel@hotmail.com); YABISO KONGO YA SIKA YABISO KONGO YA SIKA (yabiso@club-internet.fr); étudiants africains de la sorbonne (adeas204@yahoo.fr); Florence samakuva Florence samakuva (angolahorizon@yahoo.fr); Matondo Morel (sm.mat@wanadoo.fr); forum national des chrétiens (fncc2009@yahoo.fr); Michel Collon (michel.collon@skynet.be); congovista congovista (congovista@yahoogroupes.fr); consciencecongolaise@yahoo.co.uk (consciencecongolaise@yahoo.co.uk); cecile moura (cecile_moura_dias@hotmail.com); candidokeke@yahoo.fr (candidokeke@yahoo.fr); jean VANHOOVE (jp.vanhoove@wanadoo.fr); RDC Union pour une Nouvelle et Vraie RDC (unvrdc_plateformecongo@yahoo.fr); misamu (vmisamu@hotmail.com); vicpao2@groupefr.com (vicpao2@groupefr.com); simao bokolo (simbokolo@yahoo.fr); Damien KUDADA BANZA (b_kudada@hotmail.com); daves ngingilu (joao_daves@yahoo.fr); RDCongo nouvelles RDCongo nouvelles (lpcongo@club-internet.fr); Pierre Kama (pierrekama@gmail.com); Badiabo Nzambe (mouvement.ngambo@gmail.com); tsiyembe mwayila (mtshiyembe@yahoo.fr); tharcisse loseke (drtln@yahoo.fr); hinterland (hinterland@yahoogroupes.fr); hinterland (hinterland@yahoo.fr); hinterland.redaction@yahoo.fr (hinterland.redaction@yahoo.fr); Germinal Hebdo (germinal.hebdo@yahoo.fr)
Cc : uvira (uvira@yahoogroups.com)
Cci : Freddy MULONGO (freddy.mulongo@gmail.com); CENTRE MANDOMBE FRANCE (cena_france@hotmail.com); Marie-Louise KAPAYA (kapayamap@hotmail.com); LILO MIANGO LILO MIANGO (lilomiango@yahoo.fr); ANGO Marie-Louise (louiseango@yahoo.fr); makisosila mawete (makisosilamawete@hotmail.com); eric mampouya (mampouyaeric@aol.com); Pasteur MAVINGA (mavingatsafunar@hotmail.com); marc oyambia (oyama65@hotmail.com); Bienvenu MABILEMONO (b.mabilemono@yahoo.fr); Félix Manuaku (pepefelly@hotmail.com)



A tort, certains Africains, notamment ceux du Congo démocratique, croient que le président Mandela est traître de l'Afrique, en se fondant sur le rôle présumé que celui-ci joue ou aurait joué contre leur pays.
 

Aucun traître n'a passé sa vie en prison et n'a su négocier le retour à la paix et à la prospérité de son pays comme Madiba Mandela
!

Si Mandela est traître de l'Afrique, qui ne l'est pas, alors ? Nous, qui, pour certains, les grands parents et parents n'ont pas participé aux luttes pour les indépendances ? Comment évalue-t-on les sacrifices d'un vrai leader et d'un mauvais leader pour son peuple ? C'est ignorer pourquoi on lutte actuellement pour la Renaissance africaine si nous continuons à donner de satisfecits en fonction de nos passions et non en fonction d'une connaissance approfondie de la situation et des enjeux, sans laquelle, nos analyses conduiront toujours nos luttes vers des impasses.

De notre manque criant de l'intelligence de la situation


Beaucoup des situations malheureuses que nous vivons en Afrique, surtout en Afrique Centrale, surviennent parce qu'un grand nombre actuel de nos leaders n'ont aucune conscience de ce qu'est-ce une indépendance. Beaucoup d'entre nous sont accidentellement entrés dans la lutte pour la démocratie, ils n'ont pas eu l'expérience de la lutte pour l'indépendance dont les sacrifices consentis ont été bien loin plus importants en tout. Il faut que nous comprenions que la lutte pour la démocratie, qui est, d'une certaine manière un gâchis de nos énergies, est tout à fait différente de la lutte pour les indépendances.
D'abord, parce que les acteurs visibles furent différents de ceux qui gouvernent l'Afrique de 2009. A cette époque, malgré l'existence de nombreux vrais traîtres et collabos de tout acabit, une grande unité d'esprit et d'objectif à réaliser existait parmi les leaders qui avaient conduit les luttes pour les indépendances. Il semble que ceux qui ont lutté pour les indépendances aimaient vraiment mieux que nous notre Afrique. Une de nos fautes courantes, en tant qu'analystes politiques africains, est d'imaginer la situation de luttes pour les indépendances dans les mêmes conditions socioculturelles, politiques et spirituelles que celles des luttes démocratiques. C'est parce que nous ignorons la psychologie des colonisateurs que nous n'avons pas consentis, jusqu'à présent, des efforts intellectuels conséquents pour étudier la psychologie des leaders africains contemporains. Nombreux agissent comme ou pire que les colonisateurs, les uns comme les autres préoccupés par la prédation économique. Le développement dont nous parlons et que nous désirons tant correspondrait à quoi, à quel type d'Afrique ? une reproduction copiée/collée de la civilisation occidentale ou orientale ? Nous aurons du mal à faire quelque chose de valable et de durable en nous imaginant vivre un jour dans une Afrique qui ressemble à s'y méprendre à l'Occident ou à l'Orient.
Ensuite, nous ne prenons pas conscience du fait que nous manquons des vrais leaders parce que nous voulons avoir les mêmes profils des leaders que nos anciens colonisateurs. En effet, tout va mal parce que, justement, nos leaders sont des mauvais leaders à cause de leur manque de culture politique africaine, leur manque de vision du monde africain. Croyez-moi qu'ils seraient de très bons leaders s'ils vivaient en Occident. C'est leur mentalité qui explique leur échec : ils pensent travailler pour les Africains en travaillant comme et pour l'Occident. La difficulté de développer vient de ce que nous travaillons contre nous-mêmes. Nous avons suffisamment développé ce point de vue dans un ouvrage à paraître. Nous voulons d'emblée dire que ce que nous appelons aujourd'hui développement, avec nos politiques de grands travaux mal imaginés, ce n'est pas du développement, c'est ce que nous qualifions par le terme "infrastructuration". Ce sont ceux qui ont les moyens financiers et le pouvoir politiques qui profiteront des méga infrastructures qui nous sont présentées comme des symboles du développement. Car, nous en jouir, il nous faudra payer alors que nous manquons déjà de quoi satisfaire aux besoins quotidiens. Le développement par la politique des grands travaux est un leurre. Il ne crée pas un nouveau contexte qui ne ferait pas de nous des parias. Un défi est lancé à tous de nous de prouver combien d'emplois sont déjà créésgrâce aux chantiers en cours tant au Congo qu'à travers l'Afrique. Sans être source de création de nouveaux emplois, à quoi servent donc les grands chantiers s'ils n'entraîent d'aucune manière la prospérité ?
 Il faut être conscient et sérieux lorsqu'on veut parler des problèmes du pays. Ce n'est ni un jeu de cache-cache, ni une association nationale d'applaudisseurs. Le pays, nous devrons en parler en toute conscience et en toute vérité. C'est de cette manière que notre contribution passera pour la postérité.

Un bon leader est-il celui qui crie très fort et qui s'agite ?


Un bon leader est celui qui est conscient de la situation et de la volonté de son peuple. Un bon leader est celui qui consacre sa vie pour l'accomplissement de la volonté de son peuple. Il est celui qui ne trahit pas la volonté de son peuple. Mandela est de ces rares et vrais leaders africains et même au monde à avoir donné une leçon de politique à ses ennemis d'hier. Les Sud Africains ont affronté les colons afrikaners avec leur l'apartheid quand il le fallait avec une détermination qui a dérouté les calculs des bien pensants Blancs. Ils sont redevenus naturellement frères et soeurs, compatriotes, attachés à l'acccomplissement d'un même destin national lorsque les conditions voulues par la majorité noire ont été remplies. Mandela a conduit son peuple multiracial à un niveau de cohésion sociale et de coexistence pacifique rarement atteint ailleurs. Et ce malgré la lenteur et certaines imperfections dues au calendrier national et aux enjeux internationaux, notamment économiques. L'économie sud africaine était au service des pays qui y ont implantés leurs multinationales.

Qu'avons-nous fait des héritages de nos colonisateurs et de nos dictateurs ?

Le développement, tel que nous l'apprécions à travers l'exemple de l'Occident est le résultat de l'accumulation sur plusieurs décennies voire plusieurs siècles d'un effort de production et de circulation des ressources et des richesses. Il suffit de regarder les westerns pour se rendre compte par quelles étapes les Européens qui ont occupé l'Amérique sont passées pour produire les Etats-Unis actuels.
Une lecture passionnée de la situation du pays, une volonté de développer fondée sur le mimétisme, une incapcité de croire que nous sommes notre propre modèle de développement, un militantisme fondé sur le régionalisme et le colporatisme, etc. sont parmi tant d'autres des défauts qui nous empêchent de faire de bons choix, de produire un véritable développement, c'est-à-dire un véritable bonheur social. le développement n'est ni la multplication des grandes infrastructures ni l'accumulation des ressources et des richesses par une certaine élite né du favoritisme.
Le mauvais bilan de nos chefs d'Etat, c'est notre propre mauvais bilan.Nous participons d'une manière ou d'une autre au maintien de l'Afrique dans le sous-développement durable tant que nous serons incapables d'apprécier et de distinguer les bons des mauvais leaders. Le mauvais leader n'est pas celui qui a obtenu la paix durable pour son peuple. Notre combat pour la Renaissance africaine doit se fonder, aussi, sur la connaissance et la reconnaissance envers ceux qui ont honnêtement sacrifié leurs vies pour nous. Il suffit de constater qu'aucun effort national n'est consenti pour honorer à leur juste valeur ceux qui, comme Simon Kimbangu, ont lutté pour l'indépendance, 30 ans de bagne dans le Katanga.

Que voulons-nous réellement ?


Celui qui qualifie Mandela de traître est celui qui n'a pas eu le temps de comprendre comment on fait la politique. Qu'a-t-il réellement fait contre l'Afrique ? Il est traître par rapport à quels autres leaders ? Combien des millions de personnes son action politique a-t-il coûté ? Est-ce que l'Afrique du Sud est morcelée, ses frontières ne sont pas reconnues et respectées ? Les sud Africains ne sont-ils pas mieux respectés que les Africains des autres pays ?
De quelle manière l'action diplomatique de Mandela en faveure des autres pays africains a-t-il été néfaste ? Quelq gouvernants ont-ils été deçus de l'intevention qu'ils lui ont demandé ? Une diplomatie ne se mène pas seul. Ceux qui attendent que Mandela fassent quelque chose de positif pour eux doivent d'abord savoir avec qui veulent-ils qu'il le fasse. C'est dans cet état d'esprit que nous devons penser l'analyse des apports de chaque leader. Il faut que nous apprécions de quelle manière chacun parmi eux s'est organisé pour sortir son pays et son peuple dans les épreuves les plus inattendues ou les plus dures. Combien d'aussi bons exemples avons-nous comme Mandela ?

Apprenons ensemble à connaître nos leaders, à distinguer les bons et les mauvais

Nous ignorons les parcours de nos leaders et les situations spécifiques, particulières ou générales auxquelles ils ont fait ou font face. Nous jugeons souvent comme des observateurs extérieurs. Il faut que nous impliquions dans la Renaissance africaine en toute conscience des enjeux, c'est-à-dire, de ce que l'Afrique a à gagner ou à perdre dans ses choix et ses actions. Nous ne devons pas barrer la route à ceux qui veulent travailler ou salir ceux qui ont réellement apporté. Toute notre contribution doit consister à éclairer en toute connaissance et en toute vérité nos leaders. Nous devons sortir de l'esprit d'"ecarte-toi que je m'y mette." Beaucoup attendent impatiemment l'échec de ceux qui sont au pouvoir pour y arriver un jour. Lorsqu'un président est en train d'échouer, nous ne devons pas nous réjouir car c'est notre peuple qui souffre. On se réjouit beaucoup des échecs des leaders passés, on se plaint de souffrir, d'être des peuples déshonorés par eux.

A tire de conclusion, cette brève question
:

Que faisons-nous pour que nos pays et nos peuples soient honorés ?


To: jpmbelu@yahoo.fr; sabifab@yahoo.fr
CC: hinterland@yahoogroupes.fr; uvira@yahoogroups.com
From: buinja@yahoo.com
Date: Mon, 16 Nov 2009 20:26:20 -0800
Subject: Re: Hinterland Je pense les defendeurs de Mandela Traitre de l'afrique, peuvent comprendre la reflexion de Mr Mbelu

 
Salutations patriotiques à toutes et à tous!
 
Oui, dire que JPMbelu voit et dissèque bien les situations qu'il nous rapporte n'est que vision objective. Par contre, accuser Mandela, Obasanjo... de tous les maux me semble être une incompréhension des anglophones, quand bien même ils sont africains comme nous.
 
Beaucoup de francophones s'attendaient à ce que Mandela, dans ses négociations avec DeKlerk, se comporte comme un PELumumba à la "Table ronde". [Entre nous, cette Table était-elle ronde? Rassemblait-elle autour d'elle des personnes de compétences égales!?]
Accuser Mandela et consort semble ne pas comprendre les frères, africains comme nous, qui évoluent dans le système de common law. Ils sont très pratiques, pragmatiques... Ils peuvent accompagner une diplomatie congolaise active; pas se substituer aux autorités congolaises.
 
Ces gens aiment fonctionner dans de cadres juridiques bien clairs. Vous remarquerez que même "leurs dictateurs" se rendent en cour. Quelques fois, ils perdent; d'autres fois, ils gagnent. Ils ne changent pas la constitution à leur goût... Si Béchir bénéficient d'un rapport qui lui est favorable de leur part, c'est que la diplomatie soudanaise et la société en général ont été très dynamiques à ce sujet.
 
En tout cas, je suis toujours pris d'étonnement de voir ces francophones qui préfèrent Malcom X à Martin L. King, Thomas Sankara à JNyerere, PELumumba à NMandela, etc. C'est juste pour dire qu'entre les francophones et les anglophones, il y a comme une mer silencieuse. Quand l'Afrique sera entièrement libérée de la main-mise extérieure, cette mer culturelle entre africains risquerait de poser des problèmes majeurs d'interconnexion et de développement si on n'y fait pas attention.
 
Et là, je ne suis pas en train de dire qu'un des systèmes n'a que des défauts et l'autre rien que des qualités... Je vois seulement FMittérand invitant MTatcher au bicentenaire de la Révolution française et l'autre, répondant courtoisement par un oui, s'exclame toutefois en se demandant pourquoi les français font bcp de bruit pour avoir tué leur roi au moment où les anglais qui avaient tué le leur un siècle auparavant n'en font pas du tout. Pourtant, c'est le début de la Monarchie parlementaire qui est devenue le système politique des plus marquant de notre monde. C'était une vraie lutte entre les pouvoirs du Parlement et ceux du roi. Le roi perdit et fut tué. Diminué, la monarchie se soumis au rôle de régner sans gouverner... Plus tard, les royalistes se vengèrent contre le Parlementaire meneur, Lord O'Connor, dont on déterra le corps pour le jeter dans le marécage du Collège Cambridge où il avait finit ses études en droit.
 
Pour constater que les régimes "républicain" et "parlementaire" naissent de durs combats. La libération comme la démocratie ne s'offre pas sur un plateau d'or; elle s'arrache...
 
Merci pour votre temps!
 
Mastaki     16nov2009
  ________________________________________________________________________________
Le Grand Kivu, par ses filles, ses fils et ses autres soeurs et frères dignes et loyaux à la patrie, se défendra contre tous les complots qui se déchaînent contre lui et la RDCongo depuis octobre 1996... En attendant, je peux vous assurer que le congolais et la congolaise responsable résisteront jusqu'à la libération.


--- On Mon, 11/16/09, kafwana sabine <sabifab@yahoo.fr> wrote:

From: kafwana sabine <sabifab@yahoo.fr>
Subject: Hinterland Je pense les defendeurs de Mandela Traitre de l'afrique, peuvent comprendre la reflexion de Mr Mbelu
To: "Jean--Pierre Mbelu" <jpmbelu@yahoo.fr>
Cc: hinterland@yahoogroupes.fr
Received: Monday, November 16, 2009, 11:56 AM



Je suis sur qu'il ya des gens serieux qui suivent a loupe la situation non seulement du Congo mais aussi aux solutions de l'afrique comme Mr Mbelu, il vient de poser des questions tres serieuse sur les differents mediateurs en Afrique qui sont implique dans la mafia occidentale. Notre pays en particulier s'est vu sous la coupe des enventuriers, comme" je cite encore tres fort" Mandela de l'afrique du sud, obansajo du nigeria et la liste est longue, ces gens participent directement dans la balkanisation du congo et freinent a 100% le debut du developement africain. De l'axe north afrique passant par le centre de l'afrique jusqu'au sud de notre continent formerais un soufle d'un developement admirable du peuple noir, mais l'occident joue bien avec ses pions pour ternir ses investiments que tout noir, partout ou ilest attende avec deux mains, j'aimerais et propose a ceux la qui lancent des analyses ou reponses suite a leur  appartenance culturel ou ethnique ou encore politique de suivre l'exemple de Mr Mbelu , celui-ci montre la maturite intellectuelle.
Et j'espere le debat est ouvert sur les points tres importants que Mr Mbelu vient de poser.
A celui qui a des oreils pour ecouter et du cerveau pour reflechir et aussi lire les signe du temp.
 
A bon attendeur!


Partager cet article
Repost0