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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 21:46
REPONSE A RENE CODA
Comment sortir les Africains de la misère.

I - L'article de René Coda



 

 Monsieur Réné Coda, 40 ans au Congo, ignore encore, de mauvaise foi, pourquoi l'Afrique va mal.
 
En commençant son argumentation par affirmer : "Il est évident que les Chinois et autres Saoudiens ne s'approprient pas des terres en Afrique dans l'intérêt des locaux. Ils pensent surtout et avant tout à assurer leur propre subsistance. Quoique les Chinois paraissent être moins rapaces que beaucoup d'autres.", monsieur Coda fait preuve d'une mauvaise déconcertante. Il a omis d'affirmer que les Européens, qui ont pratiqué pendant cinq siècles l'esclavage et la colonisation ont déjà largement fait pire que les nouveaux arrivants. Ils sont toujours là et se partagent le gâteau avec les Chinois et les Saoudiens. Qu'il ne raconte à personne que certains, les Ocidentaux, sont venus faire de la philanthropie et d'autres se servir. Ils sont tous venus piller. A qui pense-t-il lorsqu'il dit : Quoique les Chinois paraissent être moins rapaces que beaucoup d'autres ?". N'avoue-t-il pas indirectement que les Chinois et Saoudiens ne sont pas les  seuls à profiter ? Qui sont alors les rapaces ? Comment reconnaît-on les rapaces ?
 
Du monopole à la compétition : l'Europe est incapable de concurrencer les Asiatiques en matière de coopération. C'est cela qu'elle a du mal à comprendre. Elle est dfépassée par le brusque changement d'époque.
 
Les résultats de la coopération avec l'Asie sont visibles en si peu de temps. Quel que soit le domaine considéré. L'Asie pille et laisse des traces qui, si les Africains en tiraient meilleur parti, contribueront largement à changer positivement la situation. En effet, il faut se le dire en face : ce que l'Asie pille aujourd'hui, l'Europe le puille depuis des siècles sans véritable contrepartie.

Nous assistons depuis deux décennies à un changement d'époque et de la nature de la compétition. Comme l'avait déclaré feu Mobutu Sese Seko dans son discours du 4 octobre 1973 devant l'Assemblée Générale de l'ONU : "les vaincus d'hier son devenus à leur tour des grandes puissances d'aujourd'hui." L'Europe et l'Occident doivent se rendre compte de cette nouvelle donne. La mondialisation et la globalisation ne permettent plus d'avoir des pré carrés et des terres prétendues sans maîtres et des âmes conquises, serviables et corviables à volonté. Chaque peuple a prit conscience que ses intérêts priment avant ceux de tous lorsqu'il s'agit de discuter sur ses ressources naturelles. Le profond et durable changement d'alliances qui se produit actuellement est à mettre sur le compte de l'échec de la politique africaine de l'Europe, qui a exploité l'Afrique sans lui laisser la moindre possibilité de respirer, d'espérer se développer. L'Europe a travailler à imposer à l'Afrique des minima de bien-être, de connaissance, de culture, de spiritualité, de droit, prospérité, de consommation, etc. Rien n'a été fait de grand pendant la colonisation. Monsieur Coda donne l'impression, comme tous les Africanistes, que l'Europe a trouvé une Afrique vierge, où rien n'existait en terme de création, d'innovation et de progrès fait selon la volonté des Africains. Le prétexte qui consiste à faire croire à qui veut l'entendre que l'Europe est venue aider l'Afrique ne repose sur rien. Au contraire, c'est l'Afrique qui nourrit l'Europe. L'Europe ne peut se passer de l'Afrique, qui explique tout son progrès. Ce n'est pas une injure de dire cela.

 
Affirmer que le Congo était meilleur sous la colonisation, c'est tout simplement mentir
 
Le Congo était meilleur pour qui avant l'indépendance ? Meilleur pour les Colons pendant la colonisation et meilleur pour les Anciens colons aujourd'hui. Monsieur Coda gagnait certainement de centaines de fois le salaire du Congolais. Il avait aussi eu droit à une instruction que le Congolais n'avait pas droit d'avoir. On ne peut pas dans ces conditions d'inégalités qui caractérisent toute colonisation espérer voir les colonisés mieux vivre qu'avant leur asservissement. Monsieur René Coda doit lui lire l'honnête ou presqu'honnête témoignage de Léo Frobenius, anthropologue allemand, qui a écrit : "Qu'est-ce que l'Afrique pour nous ?" ou Georges Balandier : "La vie quotidienne au Royaume de Kongo", ouvrages dans lesquels l'un et l'autre présentent l'Afrique dans son état de prospérité et de grandeur d'antan. C'est malhonnête d'affirmer que l'Afrique allait mal avant l'arrivée des Européens. C'est aussi malhonnête d'affirmer que l'Afrique va mal à cause de l'irresponsabilité des Africains. Dans l'Egypte pharaonique, le sage Pthah Hotep enseignait : "Vous ne serez jugés qu'en fonction de ce qui vous a été enseigné". Qu'est-ce qui a été enseigné, conseillé ou continue à être conseillé aux Africains, notamment à leurs élites, qui soit susceptible d'éviter la catastrophe actuelle ? Pourquoi l'échec présumé de l'Afrique étonne tant ? est-ce que ce sont les Africains qui ont inventé la théorie du développement ? Qui ignorent que les pratiques sociales, économiques  et politiques issues de la théorie du développement étaient déstructurantes et donc nocives. L'échec de l'Afrique est un délit d'initié : ceux qui s'en étonne le plus savent mieux que quiconque pourquoi ça se passe ainsi.
Il faut d'abord comprendre que l'intervention de l'Europe a tout détruit en Afrique depuis cinq siècles. C'est à partir de ce bilan que l'ont peut tenter de faire la part des choses entre l'état de l'Afrique précolonial et les "aspects positifs" de la colonisation, tels que les avaient imaginé les promoteurs du très controversé projet de loi français du 5 février 2007. Une colonisation sert à exploiter et non à développer. Une colonisation n'est pas une coopération loyale, elle est de tout temps une coopération déloyale. Monsieur Coda n'a fait allusion à cette réalité. Ce qui disqualifie son intervention, qui est totalement partiale. Il n'a fait qu'apporter de l'ignorance.

 
L'intervention des Européens dans les affaires africaines a eu des conséquences négatives
 
Au moment des indépendances, les Africains ont hérité des Européens une Afrique inadaptée à leur mentalité. C'est ce qui explique tous leurs échecs. Une modernisation est un progrès dans tous les domaines adapté à la mentalité du peuple qui la réalise. La modernité européenne elle-même n'est pas homogène, ni le niveau d'industrialisation et de développement. La modernité amércaine et japonaise diffèrent de la modernité européenne. et pourtant, aucun savant n'affirme que l'Europe est sous-développée. Pris individuellement, aucun pays européen n'est pourtant plus développé que les Etats-Unis, la Russie et le Japon.
En 1960, les Africains ont hérité une Afrique qui ressemble, par ses difficultés, aux banlieues européennes actuelles. La mentalité qui a permis aux Américains, aux Européens et aux Asiatiques de se développer diffère d'un continent à l'autre et à l'intérieur de chaque continent, d'un pays à un autre. On ne peut pas comparer les possibilités d'un continent asservi pendant cinq siècles à cellles de celui qui l'a asservi. Les Européens imposent aux Africains un développement opposé à leur volonté, à leur environnement, à leur conscience écologique et spirituelle, à leur parenté, à leurs institutions originelles, à leur civilisation et leur histoire. L'incapacité des Africains à se développer comme les Européens leur vient du fait qu'ils ne sont pas des Européens et qu'ils ne pourront jamais les devenir à cause de toutes les contraintes de leur environnement naturel. Les Africains sont très ouverts aux autres cultures : ils parlent facilement plusieurs langues et s'intéressent aux cultures et histoires des autres peuples sans aucun souci de les conquérir ni les minimiser. C'est puisqu'ils n'ont pas encore fait comme les Européens et les Américains, mais comme ceux qui étaient colonisés et se sont libérés de la tutelle européenne comme les Asiatiques, qui se développement en se fondant sur les cultures, civilisations et histoires. Les Africains souffrent d'une grave crise de personnalité, qui fait d'eux des êtres qui ne sont plus eux-mêmes, qui vivent selon les représentations que leurs anciens colonisateurs leurs ont fabriqué. Ils échouent partout où ils font comme leurs anciens maîtres. En vérité, le développement, tel que les Africains le fabrique, est un non-dévéloppement. Je disais récemment que les Cinq chantiers du Président Joseph Kabila ne produiront pas du développement parce que ses concepteurs voudraient faire du Congo une émanation de la Bélgique. La Belgique ne voudrait pas devenir la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou la Suède, qui sont plus développées qu'elle et en plus européennes. La Belgique est fière de son identité et entend la préserver. Pourquoi pas le Congo ? Je pense ici à la proposition du professeur Asante Kete Molefi, père des études africaines aux Etats-unis, qui a repris pratiquement à son compte toute la politique du recours à l'authenticité négligée par les Congolais, en deux grandes idées. D'abord, celle de l'afrocentrisme et ensuite, celle de l'africologie. Pour l'éminent savant Africain Américain, "L'Afrique n'a pas vocation de devenir l'Europe. L'Afrique doit redevenir l'Afrique." Pour ce faire, l'afrocentricité consiste à penser l'Afrique à partir de l'Afrique et selon les besoins et la volonté librement consentie des Africains eux-mêmes. Il a inventé une nouvelle science, l'africologie, la science qui étudie l'Afrique telle qu'elle est par elle-même et pour elle-même pour répondre aux défis de l'afrocentricité et de la Renaissance africaine. Une réfléxion sur l'Afrique 5par des "il suffit", c'est-à-dire par évoque les solutions sans évoquer les causes, les vrais problèmes auxquels elle est confrontée n'est ni sincère ni pertinente et opératoire. Les peuples asservis, quels que soient les types d'asservissement et leur ampleur, ne connaissent jamais de prospérité. L'Europe nous donne raison qui a combattu le nazisme, au prix lourd de plus de six millions de morts.
 

Qu'est-ce que les Belges ont laissé de bon en vue de durer ?

 

Monsieur Coda affirme, de mauvaise foi, "De tout ce que les Belges ont laissé, que ce soit du point de vue minier ou agricole, il ne reste rien. Le pays était autosuffisant en maïs, riz, café, sucre. Il en exportait au point où les exportations agricoles étaient plus importantes que la production minière. Aujourd'hui, ils dépendent du maïs de la Zambie vendu à des prix astronomiques." Qu'est-ce que les Belges avaient mis en place pour que leur héritage soit préservé ? Le 30 juin 1960, lorsque les Belges quittaient théoriquement le Congo, il n'avait pas laissé un seul ingénieur, un seul médecin, un seul scientifique de haut niveau, etc. Est-ce dans ces conditions qu'ont peut espérer une suite favorable ? Combien d'hectares de manioc, de patates douces, d'arachides, bref, des produits de consommation courante étaient financé par l'Etat colonial au profit des autochtones ? Est-ce que l'autosuffisance était due à l'action de l'Etat belge ou du travail non subventionné par l'Etat des particuliers Congolais ? Les produits d'exportations ne nourrisent pas les Congolais. Ce n'est pas un principe, c'est une réalité. Lex exportations agricoles dont fait allusion Monsieur Coda profitaient nullement aux Congolais. Les institutions coloniales ne pouvaient fonctionner qu'en présence des colons. Cela n'est qu'une simple évidence. En effet, tout ce que les Belges avaient laissé, -il faut l'avourer que ce n'était de gaité de coeur-, fonctionner selon la mentalité belge. Les Congolais n'avaient pas été préparés à travailler comme des Belges. Alors, pourquoi leur demander des années après comment ils n'ont pas obtenu les mêmes résultats que les Belges ?

 

Qu'est-ce que les Belges ont réellement laissé ?

 

Le Congo était et demeure un fonds de commerce dans la mentalité des Belges. Qui n'aurait eu la précaution de vider son fonds de commerce s'il sentait qu'il allait le perdre ? L'échec est la condition sine quanon pour justifier le recours aux Anciens colons. Tout fut fait afin que les Congolais puissent avoir besoin des Belges. Lorsqu'on a en main un objet dont on igniore le fonctionnement et qu'on ne sait pas entretenir, on fait appelle aux fabricants. En conséquence, cette stratégie a permis de rester au Congo alors qu'on y est partie, avec une fausse coopération.

En plus du fait de n'avoir pas formé des cadres en qualité et en nombre suffisants, quelles sont les autres contributions dont le sBelges peuvent prétendre avoir préparer les Congolais dans l'éventualité d'une transition vers l'indépendance. Lorsqu'on sait que Léopold II leur Roi avait à titre personnel fait faillite avec les mêmes ressources et plus de marge de manoeuvre, on est pas loin de se poser la question s'il ne survit pas un certain syndrome de Léopold II au Congo.

Combien de kilomètres de route asphaltée la Belgique a légué au Congo ? Combien d'habitants avaient l'eau potable ou d'électricité avant 1960 ? Quel était le taux de scolarisation à la même époque ? Monsieur Coda, vous connaissez bien le Congo : dites aux jeunes Congolais qui n'ont connu que la misère de l'indépendance ce que vous entendez par une situation meilleure avant l'indépendance ? Voulez-vous que les Congolais regrettent d'être indépendants ? alors donner-leur tout ce qui fait le développement à la hauteru des richesses du Congo.

 

La Banque Mondiale et le FMI sont des institutions occidentales, elles sont au service des anciennes puissances coloniales

 

Il ne faut pas se voiler la face : lorsque Monsieur Coda dénonce les institutions de Bretoon Woods, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI), il donne l'impression qu'il s'agit des institutions indépendantes de toute volonté délibérée d'hégémonie occidentale. Les Africains n'y gagnent rien mais y sont pour des raisons diplomatiques. Les politiques et investissements de ces institutions sont la cause de la catastrophe économique et sociale de l'Afrqiue. Les institutions imposées par ces institutions à l'Afrique, les fameuses politiques d'ajustement structurel (PAS) sont à la base de l'émergence de ce qu'on qualifie des "dictatures" africaines. En effet, ces politiques anti sociales ont eu pour principes de désinvestir dans le social et de dégraisser les effectifs dans le Fonction publique africaine alors que dans beaucoup des pays, cela faisait longtemps que cette machine de l'Etat fonctionnait tant bien que mal sans que les fonctionnaires soient payés. Les responsabilités de la crise africaine sont à partager entre les élites africaines et les coopérations bilatérale (avec les anciens colons) et multilatérale (avec la BM et le FMI).

1. Réinculquer aux Congolais le sens de l'éthique et de la conscience professionnelle.

 

Par quel moyen, pendant combien de temps et par qui ? La bonne mentalité ne résulte d'une génération spontanée. Une bonne mentalité n'est pas synomyme de compétences. Il faut, et cela est vrai, que les Congolais change de mentalité et manifeste une conscience professionnelle.

La mentalité d'opprimés a conduit les Congolais libérés de s'enchaîner dans la poursuite d'un modèle de développement qui n'est pas culturellement durable (Armand Mavinga Tsafunenga : A la recherche d'un modèle de développement culturellement durable. Pour bâtir une nouvelle et vraie République Démocratique du Congo. Pyramide Papyrus Presse, Paris, 2007).

Compte tenu de la réalité congolaise actuelle, ce que monsieur Coda propose, et nous partageons son opinion, c'est une véritable révolution culturelle. Pour qu'une telle révolution ne survienne pas dans les mêmes conditions que la Révolutions culturelle chinoise, sans doute, il faudra révisiter le Recours à l'authenticité ou l'afrocentricité, sa version formalisée par le professeur Asante Kete Molefi. Nous entendons par là une éducation pour le développement et la culture du respect de l'intérêt collectif fait en langues maternelles africaines, qui permettent de revenir à cette quête d'harmonie sociale par la manifestation de l'amour du prochain, de la jutice, la vérité et de  la solidarité. Ces valeurs ont présentement en panne, substituées par l'individualisme, le capitalisme, la résignation, l'opportunisme, etc.

Ce recours à l'authenticité doit se faire parallèllement à une ouverture de la conscience culture et histoire restaurée aux connaissances endogènes et exogènes. Il faut impérativement concevoir et mettre en pratique des politiques d'éducation ambitieuse et permanentes.

 

2. Engager et contrôler étroitement la main-d'oeuvre locale. En leur fournissant un salaire suffisant pour qu'ils survivent

en attendant le résultat des récoltes. Payer le personnel au rendement. Ou au prorata des recettes. C'est-à-dire les faire participer aux résultats. Un salaire de 5$ à 6$ par jour est tout à fait raisonnable et permettrait aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles. Le surplus, s'il y en a, proviendra des récoltes.

 

C'est du bla bla bla ! Qui engagera la main-d'oeuvre et la paiera correctement dans un contexte de crise financière, économique, boursière et sociale de grande ampleur ? Les politiques d'ajustement structurel (PAS) imposées par la BM et le FMI ont eu pour effet de déstructurer totalement toutes les politiques volontaristes définies par l'Etat, au point que nous hésitons pas de les qualifier les Pas des politiques de désarmement politique, économique et social. Ces politiques ont détruit le pouvoir politique et détruit en même temps toute l'intelligence de la situation dans les autres domaines, créant une incapacité à résoudre tout problème, si ordinaire soit-il, avec l'aide des coopérations.

La situation anachronique créée par les coopérations dette extérieure sans penser à la dette intérieure : les Africains se sacrifient pour leur spaus pour rien, sans rien bénéficier ; macroéconomie sans microéconomie structurée, une économie orientée tertiaire et exportation sans aucun effort conséquent consistant à créer des emplois et des richesses correspondant aux besoins fondamentaux des Congolais. Une véritable économie nationale commence d'abord par la satisfaction des besoins fondamentaux en rapport avec la culture et l'environnement.

La destructuration en cours de la vie rurale engendré par la vente et location des terres, de même que l'exode rural croissant entraîneront à moyen ou à long termes la disparition des villages et une misère plus approfondie. Les efforts consentis par les autorités doivent commencer par remettre en question le capitalisme sauvage que l'on combat ici en Occident. C'est la remise en question de toutes les politiques d'ajustement structurel qui contribuera à une sortie de crise plus rapide. Dans cet état d'esprit, les Congolais, comme tous les Africains, devront se résoudre de donner la priorité à la microéconomie sans négliger la macroéconomie. C'est la microéconomie qui crée plus d'emplois durables ou temporaires, soulagent les plus défavorisés au sein de la société. Il faut sortir du capitalisme pour revenir à une économie solidaire.

 

 

3. Au risque de choquer les âmes bien pensantes, ne pas donner la gérance financière aux autochtones. Au moins dans un premier temps. Cela se produira tout seul à mesure que le point 1 sera réalisé.

 

Cela me choque de voir monsieur Coda proposer une douce récolonisation en souhaitant que la gestion des affaires congolaises revienne aux ex-colons. Pourquoi ceux-ci ne nous ont pas laissé des pays développés en 1960 alors qu'ils avaient eu cinq siècles de "liberté" pour le faire ? Pourquoi les Européens parlent de l'Afrique comme s'ils n'y étaient pas ou comme s'ils ont cessé d'en profiter ?Toutes les politiques économiques appliquées sont soient imposées par les coopérations soient copiées sur les anciennes puissances La difficulté à gérer l'Afrique ne vient pas par le manque des compétences du type européen, elle vient de l'incompatibilité des mentalités. Les élites africaines sont soient trop occidentalités soient ni occidentalisés ni africaines. Seule l'Afrique dispose de tant d'hybrides de mauvaise qualité. Cette ambiguité complique la tâche dans chaque secteur et groupe social que comprend le pays. C'est la mentalité des élites qu'il faut soigner afin qu'elles se décident de dialoguer avec le peuple. Lorsque les lites feront ce que le peuple leur demande, le Congo et l'Afrique s'en sortiront. La cause de l'Afrique est trop sérieuse et ne peut être traîtée avec tant de mépris et d'idéologisme. Il manque aux Africains une intelligence de la situation et à leurs partenaires étrangers la sincérité dans la solidarité déclarée. Une Afrique bercée par le paternalisme est condamnée à vivre asservie. 

 

En guise de conclusion

 

Monsieur Coda a soulevé un problème sans le traiter et sans apporter un début de réponse. Ses solutions sont toutes du déjà connu et proposé. Toutes ces solutions ont été expérimentées et ont échoué. Beacuoup d'entreprises ont "retrocédé" aux anciens colons ou propriétaires sans que le miracle se produise.
S'il faut refuser la gérance aux autochntones, qu'est-ce qu'il faut leur donner ? Les Congolais doivent être des employés pendant combien de temps pour enfin être capables de s'autogérer. Je prends franchement cette solution pour une insulte. En terme de conflit d'intérêts, du contenu et de la forme du développement, de projet de société, de droits, etc. les gérants étrangers n'apporteront pas plus que les nationaux. Il ne faudrait pas confondre la mauvaise gestion en terme de pillage des deniers publics et incompétence au sens strict de manque de connaissance et de savoir-faire. Les étrangers pilleront sans doute plus que les nationaux si on leur accordaient une telle faveur. Il suffit de se rappeler l'effet Blumenthal à la tête de la Banque nationale du Zaïre vers la fin et le début des années 80.
Les Congolais doivent changer la manière d'aimer leur pays. Ils doivent réaliser leurs ambitions personnelles en les intégrant dans une ambition de grandeur leur pays. L'Afrique doit vivre une ambiance politique qui n'est pas faite par les affrontement entre les majorités présidentielles et les oppositions. Elle doit réintégrer le consensus et la solidarité naturelle. Ses élites doivent retrouver une nouvelle mentalité qui ne limite pas la solidarité au cercle familial ou corporatiste mais l'élève à celle de toute la société.  De cette manière, le Congo et l'Afrique progresseront en traitant en profondeur les fractures sociales, économiques, financières, juridiques et urbaines qui les caractérisent.



To: hinterland.redaction@yahoo.fr; hinterland@yahoogroupes.fr
From: pungu55@yahoo.com
Date: Sun, 22 Nov 2009 15:59:43 -0800
Subject: Hinterland Re: Comment sortir les Africains de la misère


Comment sortir les Africains de la misère

Par : René Coda

L'auteur est un résidant de Val-d'Or qui a vécu 40 ans au Congo.

Il est évident que les Chinois et autres Saoudiens ne s'approprient pas des terres en Afrique dans l'intérêt des locaux. Ils pensent surtout et avant tout à assurer leur propre subsistance. Quoique les Chinois paraissent être moins rapaces que beaucoup d'autres.

Natif du Congo, j'y ai passé 40 ans dont 20 au service de la compagnie minière belge qui exploitait les gisements du Katanga. J'ai bien connu ce pays avant et bien après son indépendance. Le résultat est hallucinant. De tout ce que les Belges ont laissé, que ce soit du point de vue minier ou agricole, il ne reste rien. Le pays était autosuffisant en maïs, riz, café, sucre. Il en exportait au point où les exportations agricoles étaient plus importantes que la production minière. Aujourd'hui, ils dépendent du maïs de la Zambie vendu à des prix astronomiques.

 

Je ne peux pas parler de pays que je ne connais pas. Mais en ce qui concerne le Congo, et le Katanga en particulier, je sais qu'il est possible d'y développer assez d'agriculture pour nourrir toute la population du Katanga et au-delà. Mais pas avec les méthodes du Fonds monétaire international (FMI) qui consistent à verser des dizaines de millions de dollars à des individus dont le principal souci est de s'enrichir. Le FMI gaspille des sommes astronomiques là où un dixième de ces montants suffirait à donner de très bons résultats. Et pour ajouter l'insulte à l'injure, le FMI exige des intérêts que les récipiendaires ne pourront jamais payer.

Il est inutile de déverser des millions de dollars pour acheter des tracteurs et autres machines agricoles alors que 80% des Congolais sont sans travail. Il y a moyen d'obtenir le même résultat avec de la main-d'oeuvre locale. Ce qui suppose une bonne organisation et beaucoup de maux de tête. Car gérer des centaines de travailleurs n'est pas à la portée de tout le monde.

Dans le cas d'une organisation à but non lucratif, trois conditions sont à remplir:

1. Réinculquer aux Congolais le sens de l'éthique et de la conscience professionnelle.

2. Engager et contrôler étroitement la main-d'oeuvre locale. En leur fournissant un salaire suffisant pour qu'ils survivent en attendant le résultat des récoltes. Payer le personnel au rendement. Ou au prorata des recettes. C'est-à-dire les faire participer aux résultats. Un salaire de 5$ à 6$ par jour est tout à fait raisonnable et permettrait aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles. Le surplus, s'il y en a, proviendra des récoltes.

3. Au risque de choquer les âmes bien pensantes, ne pas donner la gérance financière aux autochtones. Au moins dans un premier temps. Cela se produira tout seul à mesure que le point 1 sera réalisé.

Au départ, des expatriés seront nécessaires pour gérer les finances et surveiller les travaux. Il ne leur suffira pas d'avoir les connaissances techniques nécessaires. Il leur faut un esprit de missionnaire. Le travail devra se faire en utilisant au maximum la main-d'oeuvre disponible. Les dépenses initiales comprendront l'achat de quelques camions pour le transport du personnel et des récoltes. Plus de la chaux et des fertilisants. Pour pouvoir récolter en saison sèche, il faudra disposer de pompes et d'un système d'irrigation.

Je connais personnellement des surfaces découvertes de plusieurs milliers d'hectares qui ont surtout besoin d'être amendées. Des fertilisants seront nécessaires si une culture extensive est pratiquée.

Il faudrait que les Africains décident de prendre en main leur développement. Plus facile à dire qu'à faire. Car ils ont perdu toute éthique de travail. Toute l'Afrique est achetable. Ce n'est qu'une question de prix. Quelques-uns s'enrichissent à outrance alors que le reste de la population lutte pour sa survie. Les Africains attendent du secours de gens dont le but principal est de faire fructifier l'argent qu'ils avancent. Ce n'est pas dans l'intérêt des autochtones, car à intérêts composés, ils ne pourront jamais rembourser ces sommes.

Tout le monde parle d'aider les pays en voie de développement, mais personne n'envisage de réellement attaquer le problème. Qui consiste d'abord et avant tout de réapprendre à ces gens ce que signifie l'éthique et la conscience professionnelle. Ce qui ne peut se faire qu'avec l'apport de personnel expatrié, trié sur le volet. Des gens qui devront avoir à coeur le bien-être des travailleurs qu'ils encadrent. Je blasphème peut-être, mais le système paternaliste avait du bon. Et croyez-moi, la plupart des Katangais regrettent ce temps-là. Ils ont totalement perdu confiance dans leurs gouvernants et sont prêts à suivre quiconque leur assurera un minimum de sécurité. Par des actes. Pas des mots.

 
 
 

 
De l'échec de la Belgique : l'échec actuel du Congo est avant tout l'échec de la Belgique
 
En 2010 sera fêté le cinquantenaire de ll'indépendance du Congo. Il certain que le besoin de faire le bilan se fait sentir. On eu pour le moment le temps de faire le bilan du mobutisme. Il me semble personnellement qu'il demeure inachevé quand on sait à quel point le pays laissé pauvre par les Belges est devenu misérable. Il ya encore beacoup à dier et écrire sur la période de Mobutu (1965-1997). Toute la faute intellectuelle des différentes générations de Congolais réside dans le fait que le bilan de l'indépendance commence le 30 juin 1960 sans aucune fondation conceptuelle. J'avais le 27 avril 1994, à l'occassion d'un colloque du club des africanistes tenu à la Sorbonne et portant sur "Les nouvelles formes de dépendances en Afrique", interpellé feu professeru René Dumont, auteur de l'ouvrage : "L'Afrique noire noire est mal partie" sur cette problématique du bilan. En effet, L'Afrique noire est mal partie est un bilan extrêmement sévère de la gestion de l'Afrique indépendante par les élites africaines, paru en mars 1962. J'ai démontré à l'illustre professeur que son ouvrage réflétait un véritable délit d'initié. Mon argumentaire reposait entre autres sur deux raisons. D'abord, j'avais l'intime conviction qu'un savant sérieux comme lui ne pouvait pas prétendre qu'il avait commencé à écrire son ouvrage au début de l'année 1961 puisque la plupart des pays cités ont accédé à l'indépendance en 1960, l'ouvrage déposé chez un éditeur lui aussi sérieux achevé d'imprimer en mars 1962. Ensuite, c'est ce qui normalement était ma première objection, je lui est reproché de n'avoir pas fait le bilan de la colonisation. Pour preuve de sa mauvaise foi, il avait lui même recommandé aux Africains à la page 80 de son ouvrage, de regarder devant au lieu de perdre du temps sur ce qui s'est passé, -entendez par là faire une parenthèse au colonialisme-, alors que tout commence, se développe et s'achève par l'éternel recommencement de l'histoire. Je suis sorti guérit de l'avoir dit tout haut la nature du manque d'objectivité et de sérieux dotn il a fait preuve alors que son ouvrage a eu une grande influence sur les élites africaines, qui ne se sont pas donné le temps de le lire avec tout le soin qu'il méritait. Suivons le raisonnement vicieux et vide de sens de Monsieur Coda pour saisir la portée de l'agacement qu'à produit en moi l'ouvrage idéologique du professeur René Dumont.
 
Les mauvaises solutions des Monsieur Coda
 

Comment sortir les Africains de la misère

Par : René Coda

L'auteur est un résidant de Val-d'Or qui a vécu 40 ans au Congo.

Il est évident que les Chinois et autres Saoudiens ne s'approprient pas des terres en Afrique dans l'intérêt des locaux. Ils pensent surtout et avant tout à assurer leur propre subsistance. Quoique les Chinois paraissent être moins rapaces que beaucoup d'autres.


Natif du Congo, j'y ai passé 40 ans dont 20 au service de la compagnie minière belge qui exploitait les gisements du Katanga. J'ai bien connu ce pays avant et bien après son indépendance. Le résultat est hallucinant. De tout ce que les Belges ont laissé, que ce soit du point de vue minier ou agricole, il ne reste rien. Le pays était autosuffisant en maïs, riz, café, sucre. Il en exportait au point où les exportations agricoles étaient plus importantes que la production minière. Aujourd'hui, ils dépendent du maïs de la Zambie vendu à des prix astronomiques.

 

Je ne peux pas parler de pays que je ne connais pas. Mais en ce qui concerne le Congo, et le Katanga en particulier, je sais qu'il est possible d'y développer assez d'agriculture pour nourrir toute la population du Katanga et au-delà. Mais pas avec les méthodes du Fonds monétaire international (FMI) qui consistent à verser des dizaines de millions de dollars à des individus dont le principal souci est de s'enrichir. Le FMI gaspille des sommes astronomiques là où un dixième de ces montants suffirait à donner de très bons résultats. Et pour ajouter l'insulte à l'injure, le FMI exige des intérêts que les récipiendaires ne pourront jamais payer.

Il est inutile de déverser des millions de dollars pour acheter des tracteurs et autres machines agricoles alors que 80% des Congolais sont sans travail. Il y a moyen d'obtenir le même résultat avec de la main-d'oeuvre locale. Ce qui suppose une bonne organisation et beaucoup de maux de tête. Car gérer des centaines de travailleurs n'est pas à la portée de tout le monde.

Dans le cas d'une organisation à but non lucratif, trois conditions sont à remplir :


1. Réinculquer aux Congolais le sens de l'éthique et de la conscience professionnelle.

2. Engager et contrôler étroitement la main-d'oeuvre locale. En leur fournissant un salaire suffisant pour qu'ils survivent en attendant le résultat des récoltes. Payer le personnel au rendement. Ou au prorata des recettes. C'est-à-dire les faire participer aux résultats. Un salaire de 5$ à 6$ par jour est tout à fait raisonnable et permettrait aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles. Le surplus, s'il y en a, proviendra des récoltes.

3. Au risque de choquer les âmes bien pensantes, ne pas donner la gérance financière aux autochtones. Au moins dans un premier temps. Cela se produira tout seul à mesure que le point 1 sera réalisé.

Au départ, des expatriés seront nécessaires pour gérer les finances et surveiller les travaux. Il ne leur suffira pas d'avoir les connaissances techniques nécessaires. Il leur faut un esprit de missionnaire. Le travail devra se faire en utilisant au maximum la main-d'oeuvre disponible. Les dépenses initiales comprendront l'achat de quelques camions pour le transport du personnel et des récoltes. Plus de la chaux et des fertilisants. Pour pouvoir récolter en saison sèche, il faudra disposer de pompes et d'un système d'irrigation.


Je connais personnellement des surfaces découvertes de plusieurs milliers d'hectares qui ont surtout besoin d'être amendées. Des fertilisants seront nécessaires si une culture extensive est pratiquée.

Il faudrait que les Africains décident de prendre en main leur développement. Plus facile à dire qu'à faire. Car ils ont perdu toute éthique de travail. Toute l'Afrique est achetable. Ce n'est qu'une question de prix. Quelques-uns s'enrichissent à outrance alors que le reste de la population lutte pour sa survie. Les Africains attendent du secours de gens dont le but principal est de faire fructifier l'argent qu'ils avancent. Ce n'est pas dans l'intérêt des autochtones, car à intérêts composés, ils ne pourront jamais rembourser ces sommes.


Tout le monde parle d'aider les pays en voie de développement, mais personne n'envisage de réellement attaquer le problème. Qui consiste d'abord et avant tout de réapprendre à ces gens ce que signifie l'éthique et la conscience professionnelle. Ce qui ne peut se faire qu'avec l'apport de personnel expatrié, trié sur le volet. Des gens qui devront avoir à coeur le bien-être des travailleurs qu'ils encadrent. Je blasphème peut-être, mais le système paternaliste avait du bon. Et croyez-moi, la plupart des Katangais regrettent ce temps-là. Ils ont totalement perdu confiance dans leurs gouvernants et sont prêts à suivre quiconque leur assurera un minimum de sécurité. Par des actes. Pas des mots.

 

II - LA REPONSE DE MAWETE MAKISOSILA


LES MEMES SOLUTIONS QU'A L'EPOQUE COLONIALE PEUVENT-ELLES PRODUIRE DES MEILLEURS RESULTATS EN AFRIQUE ?
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 20:26
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 20:11
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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 14:50


L'informel nourrit sans aucun doute l'Afrique d'en bas et d'en haut. Il nourrit également tous ceux qui profitent directement ou indirectement de ce continent. Ce constat fait dire à un universitaire congolais que cette situation anachronique est un hommage à la colonistaion, qui est parvenue à faire de l'inacceptable, l'acceptable ; à une déviation, la règle ; et à un désordre mondial, l'ordre mondial. L'Afrique ne serait jamais si longuement exploitée sans le secteur informel. Elle ne se serait jamais si bien défendue s'il avait sit tôt détruit son secteur informel, au moment où l'on a commencé en s'en attaquer. Il symbolise à la fois complicité et résistance des sociétés dites sous-développées. A cause de ces contradictions si évidentes dont tout le monde semble ne pas percevoir et appréhender les contours, -par hypocrisie, par amnésie ou par résignation-, il nous semble opportun de postuler que le secteur informel constitue un enjeu stratégique pour l'Afrique. L'Afrique doit réapprendre à tirer meilleur parti de son secteur informel, qui, comme nous le verrons plus loin, est son vrai secteur formel. Pour ce faire, Africains et Afro-Descendants doivent d'abord effacer l'image sociale constituée déformée, pessimiste, choisifiante qui leur est collée sur la peau et dans l'âme, et doivent construire une représentation réaliste dans l'esprit et l'action.

Tout ce qui marche encore en Afrique est dû à l'ingéniosité du secteur dit informel. Et pourtant, quelle autre controverse a la tête si dure que la critique et l'opposition frontale entre l'informel et le formel dont font échos les travaux et les actions des chercheurs africanistes et associés africains, des institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et Fonds Monétaire Internationale) et les coopérations bilatérales, en particulier entre les anciennes puissances coloniales et leurs colonies. Que représente réellement dans l'imaginaire occidental sur l'Afrique l'opposition entre le formel et l'informel ? (a) Il nous paraît d'abord intéressant de savoir quant est-ce l'on s'est rendu compte qu'il existe une réalité informelle contrastant avec une réalité formelle en Afrique ? (b) Ensuite, d'identifier le support et l'impact de cette approche. (c)  Nous considérons qu'en Afrique, l'efficience de l'informel est un secret de polichinelle. aucun autre management ou gouvernance ne peut donner meilleur résultat que l'informel. La mauvaise représentation actuelle de l'informel est due à un malentendu, plutôt, un contentieux culturel et historique. (d)

a - Dans l'approche occidentale de l'Afrique et du Tiers-Monde (1), les notions de formel et d'informelle représentent une opposition mécanique, juridique, politique, stratégique et intellectuelle entre le légal/illégal, l'efficient et inefficient, l'ouverture et l'obstacle ; bref l'affirmation de l'occidentalisation et la résistance à l'occidentalisation.

Depuis l'époque coloniale, c'est ce qui vient de la puissance coloniale qui constitue le légal, et la légalité. Le formel est donc une manière de conceptualiser et de pratiquer à l'occidental. C'est bien cette approche qui fait des Etats postcoloniaux, des Etats légitimes, malgré leurs incompatibilités criantes avec la vision du monde des Africains et leur volonté politique.

Dans la réception des notions de formel et de l'informel par les élites africaines, c'est l'opposition entre la modernité et la tradition, le développement et la stagnation, l'avenir et le passé ; ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut plus faire.

Les populations africaines ne pouvant penser et faire que tel que cela s'est passé de génération en génération, depuis plusieurs siècles. Le formel et l'informel reflète la longue expérience sociale de chaque groupe social ou de chaque société. C'est l'expérience qui a rendu possible tous les impossibles rencontrées au cours de leur trajectoire histoique.

(b) - La prise de conscience de l'efficience de l'informel en Afrique et dans la plupart des pays du Tiers-Monde a déclenclé des études, recherches et des actions institutionnelles globales au milieu des années 1980. L'informel, parce que culturellement efficient partout les autorités ont d'une manière ou d'une atre favorisé son expansion, une solution pour face à la crise économique dont l'Etat devenait de plus impacable de juguler, s'apparente dans l'imaginaire occidental comme une forme de résistance à son expansion du modèle économique et social dominant. soit comme une solution pour se donner le temps nécessaire pour se consacrer au développement et à la croissance du secteur formel.

(c) - C'est la culture qui constitue le socle du débat sautour du forme et de l'informel. Longtemps, la culture africaine a été considérée comme un obstacle au développement. Une abondante littérature rapporte sur cette thèse, plutôt cette tendance, qui a été un moment admise jusqu'au sein de l'Unesco, avant d'être balayée à revers de la main.

Le formel et l'informel correspondent à la culture qui sous-tend l'action et son impact. L'Afrique demeure un continent à la recherche d'un modèle de développement efficient Celui qu'il a hérité du colonialisme faisant preuve de son incompatibilité et de son inefficience. Son vrai problème est son regard sur sa propre culture et sa propre histoire.(2) N'est-il pas raisonnable, alors, de procéder à un véritable dépôt de bilan du formel actuel face à l'informel ? L'Asie et l'Amérique du Sud, qui prospèrent, nous donnent une leçon sur l'importance de la culture dans la renaissance d'un groupe social donné. En retrouvant leurs racines culturelles, les peuples de ces régions du monde ont bouleversé toutes les prévisions faites en Occident de décennie en décennie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Qui a le droit de décider ce qui est formel, légal et ce qui est informel, illégal ? La décision de codifier le formel et l'informel est hégémonique. Cette distinction est idéologique, elle n'a aucun fondement scientifique, c'est-à-dire qu'elle n'est fondée aucune quelconque expérience sociale de longue durée des groupes sociaux concernés. Ainsi donc, au nom de la quête de l'efficience dans l'expérience politique, économique, sociale ou autre, c'est à chaque peuple de décider et de codifier ce qu'il considère comme formel, c'est-à-dire conforme, compatible, efficient, efficace, légitime, etc...

La distinction entre le formel et l'informel a privé l'Afrique d'énormes possibilités de se reconstruire et de renaître. D'abord au niveau de la créativité et de l'innovation. On a constaté qu'aucune situation nouvelle n'a manqué de solutions appropriées de la part de ce que les Etrangers considère en Afrique comme du secteur informel. Ensuite, au niveau de la création d'emplois. L'Afrique précoloniale ignorait le chômage à cause de la formation au cours de la vie et du partage du travail. Le développement fondé sur la communauté, quitte à ce qu'on le considère comme du communautarisme avait l'avantage d'apprécier le progrès comme le déclin comme la conséquence de l'intelligence collective de la situation et de l'action. En ce sens, comme le disait Durkheim, le management à l'africain faisait du groupe social un intellectuel collectif. C'était donc une sociéte fondée sur la responsabilité et la responsabilisation de tous.

Ce qui est aujourd'hui admis comme l'informel est le formel africain. Evidemment, source de tous les problèmes irrésolus set irrésolvables, le formel issu du colonialisme est l'informel africain, parce qu'il est à l'origine du manque d'efficience des institutions africaines contemporaines.


En réalité, il n'existe pas d'économie formelle universelle, étant donné qu'avant l'expansion de la mondialisation et de la globalisation, telles que nous les connaissons présentement, chaque société avait historiquement connu sa propre expérience du développement économique et social. La situation de domination occidentale qui a dépassé le cercle étroit du continent européen pour atteindre le monde entier a bouleversé les réalités locales. Le monde actuel a été reconfirguré à la suite des grandes "découvertes" géographiques commencées au XVème siècle. Le progrès scientifique et technique a fait du monde un village. Mais, malgré la prise de conscience de cette nouvelle approche géographique et géostratégique, tout le monde résiste, à sa manière, à l'hégémonie  d'une partie du monde, qui se bat en vue d'imposer une culture unique, qui, paraît-il, aurait le monopole de l'universalité. L'universalité d'une seule manière de penser et d'agir pour tous est la base du nouveau désordre mondial.

Tout spécialiste des sciences sociales qui n'est pas idéologique sait que toute culture est science. La culture est, en effet, comme nous l'avons précédemment souligné, une longue expérience sociale d'un groupe social donné. Elle résulte de ses découvertes, des expérimentations, ses applications, de sa validation, de sa réévalutation de ses défis et de ses enjeux dans le temps et dans l'espace. Est scientifique, c'est qui est expérimenté. Or, la culture est légitimement et durablement expérimentée.

- Le formel et l'informel : une division internationale mafieuse du travail ?
C'est essentiellement après les indépendances que l'Occidental a sérieusement pris conscience d'étudier scientifiquement la culture africaine. Il a prit trop de retard, ce malgré une proximité culturelle et historique de cinq siècles. On ne peut pas vraiment parler de communauté de culture et d'histoire, comme le démontre cette distinction forcée entre le formel et l'informel. Que reste-t-il à faire pour que l'informel africain devienne du formel ?

A ce niveau de cet exposé empirique, nous ne pourrons attirer l'attention du lecteur que sur ces quelques points :

- d'abord, l'occidental ne comprend pas la vision africaine du monde, qui est holistique, globale. Un projet qui ne démontre pas ses fonctions utilitaire et unitaire ne correspond pas à la mentalité africaine ;
- ensuite, il paraît que c'est depuis longtemps, l'Occident a mystifié le progrès scientifique et technique, et sa conséquence : le progrès économique ; dans cette optique, une seule culture, universalisée, est encore considérée comme celle qui peut sauver l'humanité ;
- enfin, la distinction entre le formele et l'informel vise simplement la banalisation des pratiques sociales mal comprises ou faisant obstacle à l'expansion de l'occidentalisation du monde.(3)


A titre de conclusion : il s'agit d'une opposition entre micro-économie contre macro-économie, de la résistance de la micor-économie face à la domination de la macro-économie.

Le débat autour du formel et de l'informel reflète la frontière entre la culture africaine et ses influences extérieures. Un de ses traits les plus caractéristiques est l'existence de ces économies d'échelle  entre l'artisanat et l'industrie, les besoins fondamentaux légitimes et les besoins artificiels. La micro-économie est essentiellement nationale, et la macro-économie est étrangère. Les conflits des logiques qui subsistent entre ces deux approches et réalités surviennent du fait que les Occidentaux n'ont pas encore compris que  l'économie est une dimension de la culture. De ce point de vue, aucune pratique sociale admise comme formelle par une communauté, dans la mesure où elle permet de maintenir une grande harmonie en son sein ne peut être considérée comme néfaste, obstacle, illégal, etc. Surtout pas par une culture étrangère.

(1) - La distinction entre le formele et l'informel est d'origine occidentale.
(2) - Cf Armand Mavinga Tsafunenga : A la recherche d'un modèle de développement culturellement durable. Pour bâtir une Vraie et Nouvelle République démocratique du Congo. Pyramide Papyrus Presse, Paris 2008.
La préface que Mawete Makisosila a écrite pour cet ouvrage s'intitule : "Gouverner, c'est marquer culturellement son temps". Comment l'Afrique sortira-t-elle de sa crise actuelle si elle ne prend pas en compte son héritage culturel ?
(3) - Serge Latouche : L'occidentalisation du monde. La Découverte, Paris.

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12 juillet 2005 2 12 /07 /juillet /2005 00:00
PYRAMIDE PAPYRUS PRESSE et ALTERNORD ont organisé ce mardi 12 juillet 2005, la dédicace de l'ouvrage de claude Kiya : La cruche trouée. Scènes de vie quoitidiennne dan sle Zaïre de Mobutu. Un public composé des responsables de ces deux institutions, des amis de l'auteur et des lecteurs assisté à la présentation de lo'uvrag faite par l'auteur. Monsieur Alain Ternot et Jean-Michel Orsi, responsables d'Alternord et Mawete Makisosila, Directeur de Pyramide Papyrus Presse ont pris la parole pour remercier l'auteur pour avoir accepter l'organisation de la sortie de son ouvrage au siège d'Alternord. Ils ont exprimé leur joie de voir la collaboration naissance entre leurs associations et les hommes de culture. Ils ont invité l'auteur à venir participer à l'animation de leur stand, le 14 juillet 2005, à l'occasion des festivités de la libération et de la République métisse. Pour poursuivre l'entretien avec l'auteur, téléphonez au 01 42 35 20 53 ou 06 18 49 59 16 Pour contacter l'éditeur : 01 53 16 14 82 ou 06 84 46 21 46
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8 juillet 2005 5 08 /07 /juillet /2005 00:00
PYRAMIDE PAPYRUS PRESSE en coopération avec ALTERNORD vous invitent à la dédicace de l'ouvrage de Claude Kiya La Cruche trouée.Scènes de vie quotidienne dans le Zaïre de Mobutu. Le mardi 12 juillet 2005 à 19 heures Open Ressources - ALternord 29, rue de Bellefond - 75009 Paris Tél/Fax : 01 53 16 14 82 Port. : 06 84 46 21 46 (Mawete Makisosila)
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8 juillet 2005 5 08 /07 /juillet /2005 00:00
Vient de paraître CROIRE EN L'HOMME Mélanges offerts à Georges NGAL à l'occasion de ses 70 ans Pyramide Papyrus Presse - 2005 Prix : 20 euros Les MELANGES offerts à Georges NGAL, critique, philosophe et homme de culture noir contemporain mondialement connu viennent de paraître. Plus de 26 auteurs, venus de divers horizons scientifiques, intellectuels, politiques et philosophiques, d'origines africaine, européenne et américaine, ont témoigné par leurs travaux sur les grandes valeurs de l'homme et de son oeuvre abondante, variée et multidimensionnelle. Du 6 au 9 octobre, le professeur NGAL participe à un important colloque organisé par l'Université Omar Bongo de Libreville (Gabon) et l'Institut Cheikh Anta Diop, dirigé par le philosophe Grégoire Biyogo, portant sur ces Mélanges. Les chercheurs gabonais, qui ont le plus contribué à cet ouvrage par le nombre d'articles publiés, ont profité de l'occasion de la sortie de cet ouvrage pour lui rendre un vibrant hommage pour l'ensemble de son oeuvre, qui fait partie du patrimoine culturel du Monde noir. Mawete Makisosila, homme de culture, chercheur et éditeur, a contribué par une étude intitulée : "Une lecture picturale de l'oeuvre de Georges NGAL".

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27 juin 2005 1 27 /06 /juin /2005 00:00

VIENT DE PARAÎTRE

Claude KIYA : LA CRUCHE TROUEE, Scènes de vie quotidienne dans le Zaïre de Mobutu. ISBN : 2-915888-05-1 -Juin 2005 - Prix : 10 euros

L'ouvrage de Claude Kiya aborde un sujet d'actualité pour l'Afrique et sa Diaspora : le manque de conscience manifestée par la majeure partie de son élite. A force de vouloir apparaître, de considérer sa propore personne comme plus importante que le reste de la société, beaucoup de cadres formés aux frais du contribuable ne rendent aucune contrepartie à la société qui pourtant la mérite.

Une nouvelle riche en couleurs et décor tropical, qui décrit l'ancien Zaïre, en pleine crise de conscience, où la corruption est un véritable sport national.

La cruche offerte au médecin Kieto par son oncle est le miroir de sa déontologie professionnelle. "C'est cruche est la religions du Serment d'Hypocrate que tu as prononc". Qu'elle te serve de protection dit l'oncle à son neveu.

Cette histoire romantique et délirante est un véritable traité de psychanalyse, dans lequel la cruche devient le Tribuna de conscience. Kieto, en proie avec le remord, devient presqu'un détraqué mental : il s'est lié avec la mauvaisse compagnie. Il finit même par sortir avec sa femme de ménage pour se punir de lui-même.

En se réhabilitant, il réhabilite la cruche qu'il a trouée, en ne respectant pas son serment. C'est à cette condition qu'il entame sa renaissance.

 

 

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23 juin 2005 4 23 /06 /juin /2005 00:00
Pyramide Papyrus Presse 26, rue des Rigoles - 75020 Paris contact : Mawete Makisosila Tél. /fax : 01 53 16 14 82 - 06 84 46 21 46 Confiez-nous tous vos travaux suivants : - Encadrement d'art - Traitement de textes, lecture et correction des manuscrits - Mise en page sous word et logiciels d'imprimerie (Xpress, photoshop, etc...) - préparation à l'impression de vos livres - design - maquettistes - management et logisitique culturels

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23 juin 2005 4 23 /06 /juin /2005 00:00
Docia Mansa NTIM Kontor Un auteur du livre pour enfants parle de sa trajectoire L'auteur de l'ouvrage L'étonnante histoire de Mamayango et ses enfants. Une mère restera toujours une mère, prépare un nouvel ouvrage. Il a pour titre : La joie là bas. Cet ouvrage, dont la fabrication est en cours, sera disponible à partir du mois de juillet 2005. Sa rédaction entre dans le cadre d'un vaste projet éditorial de Pyramide Papyrus Pressse en direction de la jeunessse. Ce projet éditorial a pour nom de collection : Imhotep jeunesse. Il s'agit de combler le vide en ce qui concerne la connaissance de l'Afrique par les jeunes issus de l'immigration. De leur donner une image réelle et réaliste de la culture africaine. L'auteur s'adresse à son jeune public comme une mère. Kontor Mansa Ntim est née au Ghana, en 1954. Elle vit en France depuis 1982. Diplômée en sciences sociales de Open university of Paris, l'Université britannique de Paris, DEAU module anglais de l'Université Villetaneuse (93), mère de trois enfants, cette peintre et dessinatrice a participé à nombreuses expositions en Région parisienne. Depuis la parution de son premier ouvrage, elle est souvent sollicitée pour parler, conter aux enfants. Bien sûr, beaucoup d'adultes aiment l'entendre conter. L'histoire de Mamayango et ses enfants concerne tout le monde d'immigrés ou d'émigrés, quel que soit le pays d'origine, quel que soit le pays d'immigration. Mamayango et ses enfants 2005 - Prix : 5 euros Pour commander ou proposer des manuscrits : Pyramide Papyrus Presse Siège social : 26, rue des Rigoles - 75020 Paris Bureau : 29, rue Bellefond - 75009 Paris Tél./Fax : 01 53 16 14 82 Port. : 06 84 46 21 46

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